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Toi qui entre ici, abandonne tout espoir
 
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Black Cherry

Tiny Steve Obsession
Messages : 656
Date d'inscription : 03/04/2014





Tiny Steve Obsession
Admin
Sam 19 Mar - 23:23

❝ Excite me, ignite me
Oh and you know
I miss you, I kiss you
Oh and you know ❞
Black CherryEt si on allait boire un dernier verre?
Tu penses? Il commence quand même à se faire tard.
Arrête! Demain c'est dimanche et tu sais que Tony bosse ce soir.
Ouais enfin bon...
Stevie... profite de la vie! T'es avec ton vieux Sam et on va finir la soirée en beauté. Comme à l'époque.
Oh connaissant les conneries qu'on a faites à la fac je crains le pire...


On se met à rire et je glisse quelques billets sous mon verre pour payer ma part au restau, avant de prendre mon blouson et me relever. C'est vrai qu'il a raison. Après tout, se poser juste un peu dans un bar, parler de tout et de rien, me changer les idées par rapport à l'ambiance pas forcément rose qui règne à la maison depuis plusieurs semaines... Avec Sam c'est simple. On se marre, j'ai pas à réfléchir à quoi dire, à quoi faire, pour pas que ça finisse en engueulade et déclencher l'Apocalypse. Avec lui je reviens à l'époque où j'étais sur les bancs de l'amphi et pas derrière le bureau, où je portais des jeans larges, des pulls qui l'étaient tout autant et je fumais des joints dans le parc entre les cours. Où on se faisait une fête étudiante par semaine et où on était le sidekick de l'autre pour l'aider à faire tomber la fille ou le mec qu'il convoitait pour la soirée. Où se retrouvait le lendemain après avoir décuvé pour parler de nos exploits de la veille autour d'un reste de pizza froide ou un fast food bien gras, les lunettes de soleil sur le nez même à l'intérieur et une bouteille d'eau avec trois aspirines dans laquelle on buvait à tour de rôle. Ma petite récréation. J'étais plutôt du genre sérieux la semaine, mais le week end, je décompressais, je voulais juste oublier la pression des notes, de ma mère que je voulais pas décevoir, du prêt étudiant que j'avais sur le dos... Putain on en a fait des conneries, et on a fini dans des sales états... Depuis Sam est devenu juriste dans une grande boite pendant que moi j'ai continué mes études, je suis devenu assistant de plusieurs profs tout en grimpant doucement les marches, et finalement, quand un poste s'est libéré, et je suis devenu prof, à vingt-huit ans.

Je remonte en voiture et lui dans la sienne, avant que je le suive jusqu'au fameux bar où on fera une dernière halte. Je me gare là où je peux et le rejoins pas loin de la porte d'entrée. La musique crache fort, et s'échappe par vagues sur le trottoir, une espèce de pop sucrée et kitsch qui a pas l'air d'être chantée en anglais. Putain non, pas une boite par pitié. Et encore moins une boite gay.

Sérieux mec, je suis pas partant pour danser et te regarder chasser du jeune mec!
Eh, t'es encore jamais venu ici alors parle pas sans connaître. Suis-moi et profite. C'est tout!


Il me tape dans le dos et s'avance jusqu'à la porte que nous ouvre un vigile qui a l'air aussi aimable qu'une porte de prison. Bon, par chance on présente bien tous les deux, donc il hésite pas avant de nous laisser passer, et on passe une deuxième double porte avant d'entrer. Je reste comme un con à regarder le spectacle qui s'offre à moi, les yeux ronds. Le plafond est couvert de miroirs, et tout l'éclairage est...rose. Mais genre vraiment rose. Des espèces de tribunes, comme des podiums de défilés de mode. Des mecs assis de chaque côté. Une barre plantée sur la petite scène au bout de l'espèce d'allée. Et des mecs qui ont l'air sortis de calendriers des dieux du stade qui se déhanchent dans divers ''costumes", des billets qui dépassent de leurs boxers aussi minimalistes qu'originaux. Il a osé. Il nous a traîné dans une boite de strip tease. Merde. J'y étais déjà allé, à la fac, dont Sam, avec des potes pendant le springbreak ou encore pour un enterrement de vie de garçon, mais j'étais jamais dans une boite de strip tease gay... Mon regard balaie tout, alors que je reste planté là. Encore une fois Sam m'attrape par le bras et me traine jusqu'à une scène encore vide avant de disparaitre. Mais putain il va faire quoi? Je me tourne pour regarder par-dessus mon épaule, et je le vois enfin qui revient, refermant un rideau que j'avais même pas vu et qui nous coupe de la pièce principale.

Mec t'as pas osé?
Eh, si. On a droit à une danse privée quand on prend une bouteille. Et comme j'ai fait un bon mois, j'ai un peu d'argent de poche à dépenser pour me faire plaisir!
T'es sérieux? Déjà on a bu au restau, mais là...
On s'en fout! Si on est vraiment pas en état on rentrera en taxi!
Mouais...
Rogers, détends-toi et profite! C'est pas parce que ton mec est marié à son boulot que tu dois te morfondre. T'as le droit de t'amuser quand lui bosse tu sais, c'est pas interdit par la loi et il t'aimera pas moins!


Il me fait le sourire spécial Sam, ses dents éclatantes de blancheur dehors, et me pousse gentiment de l'épaule. Je me mets à rire en secouant la tête. Il a raison ce con en plus... Je suis trop sérieux et ça me fera pas de mal de m'amuser. Après tout, je compte que regarder alors... y'a pas de quoi s'en faire... A ce moment-là un sublime asiatique passe, avec un boxer noir, des manchettes et un noeud papillon, et dépose une bouteille de jack devant nous, avec deux verres, un seau de glaçons et quelques pichets de softs pour faire des mélanges. Sam le remercie avec un sourire onctueux, et glisse un billet dans son boxer noir. Le type ronronne avant de s'éclipser et nous promet que notre danseur va arriver bientôt. Dans un rire mon pote se penche et nous sers deux whisky coca bien chargés. On trinque et on en boit un quasiment cul sec avant d'en attaquer un autre. A ce moment là la musique change, et le rideau qui sépare l'entrée des artistes s'ouvre.J'entends la voix de Sam à mon oreille.

Tu verras, j'en ai pris un qui devrait te plaire! Il s'appelle Bucky!

Un jeune homme fait son apparition. Le corps doucement pailleté et salement bien dessiné, il s'approche de la barre d'une démarche féline et un sourire aguicheur aux lèvres. J'arrive pas à le quitter du regard alors que je m'enfonce plus profondément dans mon fauteuil, mon verre en main et un sourire aux lèvres, appréciant le spectacle.
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Andréas
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Andréas
Dim 20 Mar - 9:53

Black Cherry

Baby can you move it round the rhythm, so we can get with 'em.

"M'man j'y vais !
- D'accord chéri… Tu fais attention, hein ? Et si jamais t'as besoin que je passe venir te chercher, je peux.
- Nan c'est bon… Je me débrouillerais."

J'ai un léger sourire pour ma mère qui dépose un dernier baiser dans mes cheveux avant de me laisser filer, retournant s'occuper de ma soeur, Becca, qui doit sagement somnoler dans son lit en ce début de soirée. Je ferme la porte derrière moi et mon sac sur l'épaule, enroulé dans ma veste aux couleurs de mon lycée, je déambule dans la rue allant jusqu'à la bouche de métro la plus proche. Je descends d'une foulée souple les marches de la station et après avoir sauté par-dessus l'un des tourniquets, je m'engouffre dans une des rames de métro, me laissant porter pendant de longues minutes, comptant les stations, bercé par le ronron de la vie nocturne de New-York. J'écoute à peine les conversation, regardant simplement les stations défiler sous mes yeux alors que la rame se vide au fur et à mesure que je remonte la ligne. Je jette quelques coups d'oeil à des étrangers qui viennent s'assoir à mes côtés, poussant un léger soupir quand j'arrive enfin à destination. Je quitte le métro et frissonne légèrement face à la brise nocturne alors que mon regard se pose sur les nombreux bars aux enseignes lumineuses. Je recommence à déambuler dans les rues, jusqu'à finalement arriver face à mon lieu de travail. Je contemple pendant quelque secondes le néon qui en russe écrit "Le Black Cherry", avant de passer par l'entrée des employés, saluant rapidement Pietro qui m'accueille avec un léger ronronnement.

"Yasha… Toujours à l'heure ma petite cerise… Va te changer… On en a deux qui veulent une danse privée."

Je lui offre un rapide sourire, avant de lui faire un doigt quand il me met une claque sur les fesses.

"Eh. Tu payes pas, tu touches pas.
- Oh ça va hein, ose me dire que t'aimes pas ça….
- J'aime pas…"

Je lui offre un clin d'oeil avant de m'engouffrer dans les vestiaires, souriant aux autres, légèrement plus âgés que moi, qui à moitié à poil sont en train de s'habiller ou de se rajouter quelques paillettes sur la peau, le tout en se racontant mille et une chose dans différents dialectes. Ici le club est tenu par des russes mais je dois avouer que personne ne parle la même langue. Enfin, tout le monde baragouine quelques mots de russe, histoire d'être capable de comprendre ce qu'Alexander et Brock se racontent, mais sinon… J'abandonne mon sac dans mon vestiaire et commence à me déshabiller, ne gardant que mon caleçon le temps de trouver ma tenue. Je commence à fouiller dans ce que le club met à notre disposition, plissant le nez quand je vois qu'il ne reste que les trucs les plus vulgaires… Enfin ce n'est pas comme si il y avait quoi que ce soit de… Convenable mais là… Je crois que le plus décent c'est le boxer argenté. Je pousse un soupir et l'attrape, me changeant sans la moindre pudeur devant le reste des danseurs. Puis, j'arrive à me faire un chemin entre les plumes, les paillettes et les mains un peu baladeuse, volant du bout des doigts un peu de gel à paillettes que je commence à étaler sur ma peau. Et alors que Nikita commence à me chatouiller, me disant que je devrais avoir honte de lui piquer ses affaires, la voix de Pietro se fait entendre.

"Yasha ! Au boulot. T'as des clients.

- Oui j'arrive… !"

Je ris une dernière fois et quitte les bras de Nikita, non sans lui pincer une dernière fois les côtes, enfile rapidement mes baskets assorties au boxer avant de retrouver mon calme, suivant Pietro jusqu'à la scène privée. Son souffle vient caresser  ma nuque et doucement, il commence à murmurer en russe à mon oreille.

"Ils ont l'air salement amochés ma petite cerise… Avec le bon déhanché et si tu fais bien ton boulot, y'a moyen qu'ils crachent tout pour tes jolies fesses. Alors vas-y à fond."

Je souris doucement et émets un claquement de langue, lui répondant dans un demi-ronronnement.

"Tu me prends pour qui ?"

Il rit et d'une démarche féline, je l'abandonne, ouvrant en grand les rideaux pour découvrir mes deux clients du soir. Un sourire ourle mes lèvres outrageusement rouges tandis que je m'approche de la barre, laissant mes doigts se refermer sur celle-ci, roulant déjà des hanches pour eux. Les néons roses et bleues dessinent leur silhouette et je dois avouer être agréablement surpris… Ils sont loin d'être désagréable à regarder et le blond à même un petit truc qui me fait frissonner. Il y a quelque chose dans son regard qui me donne l'impression d'être une douceur qu'il a envie de s'offrir, comme si il était un gamin devant un magasin de confiseries. Un autre sourire se glisse sur mes lèvres et je colle mon dos contre la barre, écartant les cuisses alors que je me laisse glisser le long de celle-ci, constatant alors avec un certain amusement qu'ils sifflent du whisky avec du soda… Comme les nouveaux font ça. Les habitués savent qu'ici la spécialité c'est la vodka à la cerise noire. Doucement, au rythme de mes hanches qui ondulent sur un fond de pop russe bien sucrée, je commence à me dire qu'ils sont de bons garçons bien propre sur eux qui s'offrent pour la première fois de leur vie une soirée dans un club de strip-tease gay. Je suis sûr que là, à voir la façon dont le blond me dévore du regard, il se dit qu'il aimerait pouvoir poser ses doigt sur moi, comme si il espérait de cette façon se salir un peu et ressortir de là en étant un autre homme… Peut-être aimerait-il même poser sa langue sur ma peau pailletée, juste pour tenter de connaître le goût de la tentation de la chair… Mon esprit s'emballe alors que je me perds dans ce regard à l'éclat bien étrange, sentant mes mèches brunes fouetter légèrement ma peau, mon souffle lui se faisant plus court. Ils descendent un autre verre et c'est là que son pote, le mec au sourire éclatant me siffle, agitant un billet de cinq sous mes yeux. Je me force à sourire mais intérieurement, je rêve presque de lui faire un doigt en lui disant d'aller s'enfiler sa bouteille de whisky… Mais non, à la place je m'approche, abandonnant ma barre pour venir jusqu'à lui. Je viens poser mes mains sur mes épaules, roulant des hanches pour qu'il glisse le billet dans l'élastique de mon boxer. Je m'approche un peu plus, venant onduler tout contre lui, le laissant effleurer mes hanches avant de doucement repousser ses mains, lui glissant un léger clin d'oeil. Puis dans un roulement de hanches, je m'approche du grand blond, lui offrant un sourire charmeur et un roulement de hanche félin. Je grimpe à moitié sur ses genoux, laissant mes doigts et mes cheveux effleurer sa peau alors que mon souffle se mêle au sien, lourdement alcoolisé. Mon regard tente de trouver le sien et dans un murmure, je te tente de le faire mien.

"Et toi… ? Le spectacle te plait pas…?"
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Tiny Steve Obsession
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Tiny Steve Obsession
Admin
Lun 21 Mar - 11:25

❝ Excite me, ignite me
Oh and you know
I miss you, I kiss you
Oh and you know ❞
Black CherryJ'en reviens pas que je suis là, avec Sam, en train de siroter des whisky coca, dans une boite de strip tease russe à l'éclairage rose assez dégueulasse, et qui baigne dans une pop assez écoeurante, à attendre qu'un minet vienne rouler des hanches devant nous parce qu'on a commandé une bouteille. Sérieux dans certaines boutiques on a des cadeaux type tire-bouchon ou sac moche pour un certain montant d'achat, alors qu'ici on nous offre...quelqu'un. Littéralement. Une bouteille offerte, une paire de fesses qui se dandinent. Pour deux bouteilles c'est deux paires de fesses ou c'est le droit de voir une bite? De le voir faire l'hélicoptère? J'avoue que je souris comme un con en pensant à tout ça, mon deuxième verre de whisky coca salement dosé par Sam dans la main quand notre cadeau de la maison débarque. Première chose : il est beau. Mais genre...vraiment beau. Une belle mâchoire carrée, un sourire ravageur, des yeux clairs, mais avec cet éclairage je pourrais pas dire s'ils sont gris, bleus ou verts. Des courbes affolantes et des muscles bien dessinés. Deuxième chose : il est jeune. Vraiment jeune. Jeune comme j'ai pas encore fini le lycée...

Enfin j'oublie vite tout ça en le regardant se mettre à bouger. Et il bouge salement bien. Mon sourire s'agrandit alors que je suis ses mouvements, accompagne le roulement de ses hanches du regard, le touchant des yeux avec les mains que je ne peux pas utiliser et qui restent sagement sur mes genoux. Je sais bien que la règle sacrée, c'est "On touche pas" donc je suis un gentil garçon. On échange juste un regard de sale gosse avec Sam, appréciant de voir son corps bouger souplement au rythme d'une musique qui me donne envie de vomir des paillettes et que des arc en ciel dégoulinent de mes oreilles. Mais soit. Mes oreilles peuvent bien souffrir un peu si mes yeux sont contents, et là ils le sont. Beaucoup même. Mon verre descend petit à petit, et je sursaute presque en entendant Sam siffler et agiter un billet. Pendant une seconde j'ai juste envie de lui faire une remarque, de lui balancer qu'il peut aussi le demander plus gentiment, mais on dirait que notre petit danseur voit juste ce qui l'intéresse. Il s'approche et vient sur le rebord de la scène, continuant de danser, agitant son torse fin mais bien dessiné sous notre nez, scintillant doucement sous cet éclairage dégueulasse.

La vache, Tony me faisait ça de temps en temps, quand on était encore étudiants, ou quand on a commencé à vivre ensemble. Tony... je me demande ce qu'il fout, là maintenant, pendant que moi je suis en train de regarde un jeune minet se trémousser devant notre nez. Est-ce qu'il est au bureau? Est-ce qu'il est aussi en train de faire quelque chose que je devrais pas savoir? Maintenant c'est compliqué, alors qu'à l'époque... à l'époque c'était tellement facile. Je l'avais rencontré en deuxième année, à la bibliothèque. J'étais en train de bosser sur un devoir à rendre, quand ce crétin est passé derrière moi, et a renversé ma bouteille d'eau qui a magistralement inondé mon pc. Qui du coup s'est éteint, me faisant perdre toutes mes données. Je me suis levé, prêt à péter la gueule à celui qui allait peut-être me faire foirer mon semestre, et je me suis retrouvé face à lui. Il s'est tout de suite excusé, et il m'a proposé d'emmener mon pc pour le réparer. Pas vraiment rassuré, je lui ai promis de lui péter les dents si jamais tout mon boulot était perdu, et il m'a dit que je pouvais venir avec lui dans son atelier pour superviser les opérations. J'ai remballé mes affaires, encore salement en pétard et surtout hyper inquiet à l'idée d'avoir tout perdu, et je l'ai suivi. Il m'a emmené dans le département de technologie, et a ouvert la porte de son propre atelier. En route, il m'avait expliqué qu'il était en doctorat et qu'il était, je le cite "un génie en robotique, mais aussi en mécanique des fluides et en plasturgie'' en gros, dans tous les domaines. Je me suis laissé retomber sur un tabouret pendant qu'il a ouvert ma bécane, qu'il a bidouillé divers trucs, et je l'ai observé. Il était plus vieux que moi, mais je le trouvais salement sexy avec son bouc et son tshirt de Black Sabbath. Cinq minutes plus tard mon boulot est apparu sur l'écran du pc auquel il avait branché le mien, et trois minutes plus tard, pendant que tout se transférait sur un disque dur externe, on était déjà en train de virer nos fringues en nous embrassant avec fièvre...

C'était le bon temps... Depuis il a repris la boite de son père et ça fait des mois que je le croise à peine, parce qu'ils sont sur le point de lancer un truc révolutionnaire et il doit tout superviser. Des mois qu'il dort encore quand je me lève, qu'il est pas encore rentré quand je me couche. Que le week end on se voit seulement quelques heures, et encore, c'est si par chance le labo l'appelle pas pour une urgence, où s'il est pas vissé à son portable pour répondre à un million de mails. Et quand j'essaie de lui en parler, j'ai toujours droit au même discours : j'y peux rien si on a besoin de moi. Encore quelques semaines et ça sera bon. Quand ça sera lancé on sera riches. Je peux pas abandonner mes gars avec tout le boulot. Si je suis pas là tout part en vrille. Ouais... je le connais que trop bien son speech...et ça me fait mal d'avoir cette impression de... plus compter. De passer après tout ça. Que je lui manque pas. Je sursaute en sentant qu'on me touche et c'est là que je vois le jeune danseur qui grimpe à moitié sur mes genoux. Il est beau, et il me dévore du regard. Je lui rends son sourire et lève les mains pour les poser sur ses hanches.

Oh si... beaucoup même...

Je me mords un peu la lèvre quand il me dit que si je veux toucher, il faut que je paie un extra, et je fouille dans ma poche pour sortir un billet que je glisse dans son boxer argenté. Une fois que c'est fait, c'est lui qui vient prendre mes mains pour les poser sur lui, maintenant que j'ai payé le droit de le toucher. Je commence à avoir le souffle court, et une sale envie de lui à sentir son corps magnifique bouger contre le mien, assis sur mes cuisses. Mes mains remontent pour caresser son torse alors que je le regarde toujours dans les yeux, profitant salement de ce moment, et laissant toutes mes sombres pensées derrière le rideau bleu nuit qui me sépare du monde réel. Il vient encore plus près et je l'attire un peu plus contre moi pour que nos visages soient tout proches. Il a des lèvres de cerise, et je veux l'embrasser, quand il me rappelle encore une fois que je dois payer pour plus. Sans le quitter du regard, j'attrape un nouveau billet, et je sais même pas de quel montant, que je glisse contre lui. Il a un nouveau sourire, signe que c'est bon, et je viens l'embrasser avec envie, posant mes mains sur ses fesses fermes.
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Andréas
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Andréas
Lun 21 Mar - 20:34

Black Cherry

Baby can you move it round the rhythm, so we can get with 'em.

Si son corps est bien là, je sens que contrairement à son pote, je n'ai pas encore réussis à séduire son esprit… Et même si avant que je n'approche, il semblait dévorer mon corps du regard, là je sens qu'il pense à bien des choses mais pas à moi. J'ai beau effleurer de mes doigts sa peau, je ne suis pas celui qui occupe ses envies en cet instant et si mes hanches ondulent doucement contre les siennes, il n'y a que son souffle puant le whisky et l'alcool qui m'indique qu'il est bien encore conscient face à moi. Je m'approche autant que possible, cherchant à le tenter mais rien. Pas un mouvement de sa part, pas une tentative pour me toucher… Rien. Il est juste là, perdu dans ses pensées alors que son pote me reluque avec plus d'intérêt, au point que si le blond n'en profite pas, j'irais me réfugier sur les cuisses de son copain vachement plus généreux. Et dans une dernière tentative, je tente d'accaparer son attention, venant doucement ronronner à son oreille que je suis là… Tout pour lui. Il sursaute presque, m'arrachant de ce fait un sourire amusé alors qu'il me regarde, venant poser ses mains sur mes hanches, me faisant ainsi comprendre que je lui plais plus que je ne le pensais. Un léger rire traverse mes lèvres tandis que je fais claquer ma langue contre mes dents, posant mes mains sur ses poignets pour rompre ce contact physique dont il a tant envie.

"Ça par contre… Ça va te coûter un extra…"

Dans un murmure, je lui répète la devise de l'établissement : "Tu veux toucher ? Tu payes. Tu veux baiser ? Tu payes." Et alors qu'il s'autorise un moment d'hésitation, mordillant doucement ses lèvres rendues rouges par l'alcool et ses dents, je laisse mes doigts quitter sa peau en une dernière caresse, revenant les poser sur mes cuisses et mes hanches qu'il rêverait de toucher. Allez… Un simple extra. Ce n'est rien… Tu en as envie, non ? Mon regard en quitte pas le sien et comme une incarnation de la tentation, je continue de bouger tout contre lui, effleurant mon torse et mon ventre du bout des doigts jusqu'à ce qu'il finisse par céder, glissant dans mon boxer un billet de cinq. Un sourire m'échappe et lentement, je laisse mes doigts glisser le long de ses poignets avant de le laisser poser ses mains sur mes hanches. Ses doigts commencent à explorer ma peau et comme la dernière des trainées, je cambre le dos pour lui, ondulant toujours des hanches pour son bon plaisir. Son regard refuse de lâcher le mien et je ne peux que m'amuser de le sentir aussi réceptif d'un coup… Ça y est ? Tu ne regardes que moi ? Parfait. Maintenant donne-moi tout ce que tu as. Ses doigts remontent de mon ventre à mon torse, et si ses caresses sont rendues maladroites par l'alcool, ça n'en reste pas néanmoins plaisant. C'est à mon tour de me mordre les lèvres, me rapprochant doucement de lui, au point d'être officiellement sur ses genoux, mes roulements de hanches n'ayant presque plus rien à voir avec une danse privée mais plus à une invitation à me déshabiller. Nos visages s'effleurent presque et je m'amuse de voir dans son regard une envie dévorante, celle de me vouloir toujours plus proche ou toujours plus à lui. Tu pourrais… Mais on en discutera dans quelques minutes… Pour l'instant… Profite de mon corps et rends ton pote jaloux… Je sens deux doigts se glisser dans mon boxer, y laissant un autre billet et du coin de l'oeil, je comprends que son ami paye pour que je continue, vu que ce dernier se réinstalle simplement dans le canapé, observant le spectacle avec un sourire aux lèvres. Les doigts de l'adonis imbibé au whisky-coca ne cessent de parcourir mon torse, mes hanches et le creux de mes reins, me ramenant toujours un peu plus contre lui, au pont que bientôt, c'est contre la fabrique de son jean et de sa ceinture que je roule des hanches, mes lèvres doucement entrouvertes pour lui. Je glisse mes doigts dans ses cheveux et doucement, je le force à pencher légèrement la tête en arrière, approchant un peu plus mes lèvres des siennes sans pourtant l'embrasser… Tout ce que je veux c'est qu'il essaye, qu'il tente pour que je puisse lui soutirer un billet de plus. Tu peux déjà me toucher… Mais tu ne voudrais pas plus ? Tu ne voudrais pas avoir le plaisir de goûter à mes lèvres ? À sentir ma langue danser avec la tienne… ? Je le vois dans tes yeux… Si tu pouvais, tu me prendrais là, sur ce canapé…. Au milieu des billets et des restes d'alcool… Tu me veux… Viens me prendre. Pendant de longues secondes, je maintiens cette incertitude, laissant nos lèvres dangereusement proches l'une de l'autre sans pour autant franchir le pas… Et finalement, c'est lui qui tente de venir unir nos lèvres. Une main se glisse hors de ses cheveux et d'un geste doux, je viens poser mon index sur ses lèvres, murmurant en conservant mon sourire de sale gosse.

"Ça non plus, ce n'est pas gratuit…"

Du bout des doigts je commence à dessiner ses lèvres, alors que sans la moindre hésitation, il vient glisser un plus gros billet dans mon boxer. Je souris à nouveau et retire mes doigts, lui laissant le plaisir de venir unir nos lèvres, dans un baiser terriblement envieux. Je soupire contre ses lèvres, ondulant toujours contre ses hanches et ses mains, qui désormais viennent apprécier la fermeté de mes fesses. Un sourire m'échappe et mes doigts retrouvent la douceur de ses cheveux alors que sa langue vient chercher la mienne, approfondissant sans la moindre honte ce baiser. Sur sa langue je goûte le mélange alcoolisé alors que lui cherche simplement à caresser, à toucher chaque parcelles de ma peau pailletée. Et entre deux respirations que j'arrive à voler entre deux baisers, je jette un regard à son pote, cherchant à comprendre… Sauf que lui ne m'offre qu'un regard vitreux ou une vision de lui en train de s'enfiler un autre verre. Visiblement, c'est qu'il voulait… Que l'homme qui a sa langue dans ma gorge oublie je-ne-sais-trop quoi en ma compagnie. Peut-être un boulot trop stressant ou une vie de couple qui n'est plus si excitante qu'avant… C'est rarement autre chose… Mes yeux se ferment à nouveau et je reprends notre échange, mes mouvements de hanches se faisant plus lascifs, moins en accord avec la pop qui passe en fond. Mais tant pis… C'est comme ça que je vais lui donner envie de me payer pour plus… Bien plus. Un simple froissement de tissu m'indique que son acolyte nous offre un moment de tranquillité et du coin de l'oeil je vérifie ça, ne rompant notre baiser qu'une fois que nous sommes seuls. Je viens poser mon front contre le sien, laissant mes doigts caresser ses joues, puis ses lèvres avant de se perdre sur sa nuque. Je continue d'onduler contre lui, cherchant à lui filer l'envie de se payer mon corps. Je me recule pour échapper à un autre baiser, murmurant contre ses lèvres que je viens ensuite caresser du bout de mes dents.

"Je te plais… ? Tu sais que tu pourrais m'avoir tout à toi, pour deux heures… Pour la nuit… Ça ne te coûterait pas grand chose…"

Je reviens lui voler un long baiser envieux, le laissant le souffle court quand je le romps.

"Quelques billets de plus… Et je pourrais être à toi… Tu pourrais me toucher autant que tu veux et faire de moi ce que tu veux…."
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Tiny Steve Obsession
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Tiny Steve Obsession
Admin
Jeu 31 Mar - 19:41

❝ Excite me, ignite me
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I miss you, I kiss you
Oh and you know ❞
Black CherryLa vache, c'est là que je me rends compte à quel point j'ai vécu comme un ermite ces derniers temps. Il lui suffit de quelques secondes à peine pour me mettre le feu, pour réveiller ce qui dormait depuis un bout de temps, enterré sous les excuses, les draps vides et les petits déjeuners seuls. Il aura suffi qu'il commence à se frotter d'un peu trop près, de poser ses mains fines sur moi pour que j'aie juste envie de lui. J'ai envie de quelqu'un qui me regarde comme ça, quelqu'un qui me caresse parce qu'il me veut moi. Parce qu'il a envie de moi. Parce qu'il me trouve beau. Parce que je l'attire. Je me rappelle au début, avec Tony, on était tout le temps en train de se grimper dessus. Même si on était trop sérieux pour sécher les cours à cause de ça, je compte plus les pauses déjeuner qu'on passait dans son labo perso, la porte soigneusement verrouillée, à nous faire gémir sur son plan de travail, et je garde d'ailleurs un souvenir imprimé dans ma fesse gauche d'un fer à souder qui y était posé encore allumé... Alors bon, on était pas totalement fous l'un de l'autre dès le départ, mais quand ça a commencé à devenir sérieux, on était toujours fourrés l'un avec l'autre, allant au ciné, au bar, au billard, dîner sur les pelouses du campus en fumant des joints avec des potes, et avoir quelques sessions de sexe entre deux révisions pour mes partiels ou deux chapitres de sa thèse pour lui. On passait des samedis aprèm ou des dimanches matin sans quitter le lit, totalement à poil, à juste... pas arriver à rester loin de l'autre. A pas arriver à pas se toucher. A avoir ce besoin de le sentir toujours contre moi... et quand on a emménagé ensemble, c'était pas mieux. Au début, je voulais qu'on le fasse que sagement dans ma chambre, parce que pour moi cette baraque c'était quand même celle de mes parents et dans un sens j'avais l'impression de faire une connerie si je m'envoyais en l'air ailleurs. Et Tony m'a dit que de toute façon c'est pas comme s'ils risquaient de débarquer de l'au-delà pour nous dire de pas laisser des marques de fesses sur le meuble télé ou la table cirée de la salle à manger... Alors on a baptisé toute la baraque, et aucun meuble y a échappé, à part les plus fragiles...

Tout ça c'est loin maintenant, et je me retrouve salement excité par un autre mec, un gamin qui se trémousse devant moi en boxer argenté et aux baskets assorties. Je commence à m'en foutre que c'est mal, je commence à oublier que j'ai une conscience, parce que mon envie d'être avec quelqu'un, de tenir quelqu'un dans mes bras, de sentir des mains qui me caressent avec fièvre. Il est tout ce qui me manque, et je m'en fous un peu du nombre de billets que je glisse contre sa peau chaude. Je suis comme la gamine dans ce conte d'Andersen qui crame toutes ses allumettes pour pas avoir froid. Moi je crame mes billets contre de la chaleur humaine. Pour me rappeler ce que c'est d'être désiré. De se rappeler de ce que ça fait de plaire. Mes mains le caressent de plus en plus fiévreusement, car chaque billet le rend de moins en moins farouche. Alors j'effleure ses muscles fermes, sa peau chaude et douce, sans aucun poil, ses courbes affolantes. Putain il est juste délicieux. Et je le veux tellement. Je serre les dents alors qu'il se frotte franchement contre ma trique, et j'ai le souffle court. Putain... putain c'est trop... c'est trop... c'est trop ou trop peu, mais on est loin du juste milieu. Je griffe doucement sa peau et ses cuisses, embrassant ses lèvres et son cou, avant qu'il vienne murmurer contre mes lèvres que ce que je veux, je pourrais l'avoir.

Je croise son regard, et avant d'avoir le temps de réagir, il insiste, roucoulant contre ma bouche qu'il pourrait être tout à moi. Que je pourrais faire de lui ce que je veux. Ses mots sucrés se faufilent dans mon esprit et l'alcool a depuis longtemps fait en sorte que j'oublie de réfléchir. Je pose mes mains sur ses hanches, l'embrassant toujours.

Ah ouais? Et tu serais tout à moi? Vraiment à moi?

Je soupire en rythme avec ses coups de reins avant de murmurer.

Combien?

Et je tique une seconde quand il m'annonce le prix. Deux cent. Deux cent dollars. Putain. C'est cher. J'hésite une seconde, mais ce foutu démon sait bien y faire, et après quelques baisers et quelques coups de reins je cède. Je veux pas rentrer et trouver la maison vide. Je veux pas me retrouver seul. Ce soir je veux qu'on m'aime. Qu'on me désire. Même si je le paie. Je relève son menton et croise son regard.

Je marche. Mais on... enfin où ça?

Je rougis un peu quand il se marre et me dit qu'il a l'habitude d'aller dans un motel juste à côté. Je hoche la tête et je le laisse partir quand il me dit qu'il me retrouvera dans le hall dans cinq minutes, le temps de se changer. J'ai même pas le temps de répondre qu'il s'est déjà envolé et je me retrouve comme un con, tout seul dans le salon. Merde. Putain je fais une connerie. Qu'est-ce que je vais faire hein? Je viens juste de dire à une pute que j'allais le suivre dans une chambre d'hôtel miteuse comme le dernier des pervers qui peut pas se trouver quelqu'un normalement... Putain t'es pathétique. J'attrape la bouteille de whisky et en descends de longues gorgées avant de me lever et tituber jusqu'au hall. Heureusement j'ai encore mon portefeuille et mon portable. Je suis clairement pas en état mais j'envoie tant bien que mal un sms à Sam lui disant que je rentre. Et je suis tout juste en train de refermer mon manteau que j'entends sa voix dans mon dos. Habillé il a l'air plus jeune, maintenant que je fais plus attention à son visage et pas à ses pectoraux. la vache.

Ecoute je...

J'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il se hisse sur la pointe des pieds pour revenir m'embrasser, posant ses mains sur mon torse. Ses lèvres ont un goût de cerise, et en une seconde j'oublie toutes mes bonnes résolutions. J'aime trop le goût de ses lèvres. J'ai trop envie de lui. Alors je me contente juste de lui murmurer ''Je te suis'' avant de sortir de la boite...

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Andréas
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Andréas
Dim 3 Avr - 20:19

Black Cherry

Baby can you move it round the rhythm, so we can get with 'em.

Ils se ressemblent tous. Ceux qui passent la porte de cet établissement ne cherchent ni le grand amour ni vraiment de quoi se donner bonne conscience. Tout ceux qui viennent ici veulent simplement noyer leurs soucis dans de l'alcool et se sentir beau dans les bras de mecs dans mon genre. Ils veulent juste qu'on leur offre un peu de rêve et d'illusion. Ici personne ne cherche la vérité ou même un semblant de réalité. Les clients veulent qu'on leur murmure de doux mensonges et des promesses qui ne tiendront que pour une nuit. Ainsi, sous leurs doigts je ne suis qu'un objet de fantasme, quelque chose dont ils peuvent profiter et avec lequel ils peuvent se consoler. Je suis l'homme qu'il rêve de se taper, l'amour qu'ils n'ont jamais su séduire, le voisin sur lequel ils fantasment ou simplement une douceur qui attisait leur curiosité. Je suis aussi un coup d'un soir, un amant et parfois un simple fantasme un peu malsain. Je ne sais pas ce que certains me trouvent et je préfère ne pas le savoir, mais pour d'autre, je sais que c'est le fait que je sois encore aussi jeune qui leur plaise. Certains aimaient avoir à me forcer un peu, d'autre à me ronronner que j'étais un bon petit garçon et le reste voulait parfois que je leur donne du "Monsieur" d'une petite voix sucrée. Pour un peu d'argent, j'accepte d'être ce que le client veut que je sois et dans cette boîte, en cette soirée, je serais ce qu'il veut. Ses mains se posent sur mes hanches qui n'essayent plus d'onduler pour autre chose que pour sa trique et un sourire m'échappe. C'est ça. Touche-moi encore un peu. Dis-toi que ça serait bien sympa de m'avoir… Caresse ma peau et laisse le bout de tes doigts s'y habituer. Apprends chacune de mes courbes, apprends le goût de mes lèvres et dis-toi que tu aimerais les goûter jusqu'à en être écoeuré… Laisse-moi te faire oublier tes soucis et tes angoisses en quelques coups de reins. Laisse-toi tenter… Avec moi il n'y a ni notion de bien ou de mal, avec moi il n'y a que ce que tu veux. Un mot et je suis tiens. Deux cent dollars et tu peux me baiser comme tu l'entends. Ses lèvres reviennent chercher les miennes et cette fois, je le laisse m'embrasser, mordillant doucement celles-ci quand je le peux, souriant avec l'insolence d'un gamin qui va faire une bêtise. Je goûte une fois de plus le whisky sur ses lèvres et je ne peux retenir un léger rire quand il me demande si je peux vraiment être tout à lui.

"Bien sûr… Je serais tout à toi. Rien qu'à toi…"

Mes doigts viennent à nouveau effleurer le contour de ses lèvres alors qu'avec une certaine cruauté, je viens me frotter un peu plus contre lui, laissant mes mouvements de hanches se faire plus langoureux encore, ne cherchant plus à simplement à être en rythme avec la musique de fond, mais simplement à lui faire comprendre que je pourrais être bon pour lui. Terriblement bon. Mon regard croise le sien et c'est avec plaisir que je regarde son hésitation être rapidement balayé par une simple question. Mes lèvres reviennent effleurer les siennes et dans un murmure je lui donne le prix de ma personne.

"Deux cent dollars…"


À peine ai-je le temps de lui donner mon prix, voilà que je lis pour la première fois dans son regard une once de lucidité. Un éclat de raison qui dissipe la brume de l'ivresse… Un moment d'égarement qui va peut-être me coûter deux cent dollars et mon temps. Je passe rapidement ma langue sur mes lèvres et je n'hésite pas longtemps avant de reprendre mon petit numéro de démon de la tentation. En parfait incube que je suis, je recommence à onduler des hanches pour lui, déposant de longs baisers au coin de ses lèvres, dans le creux de sa mâchoire ou sur sa gorge qui semble frissonner pour ma personne. Ma langue et mes dents effleurent, caressent sa peau alors qu'au fil de mes coups de reins, je viens à bout de sa détermination et de son hésitation. Ses doigts se glissent sous mon menton et un sourire victorieux se glisse sur mes lèvres quand il me murmure qu'il a de quoi m'acheter. Un léger rire m'échappe et je me penche à son oreille, venant lui susurrer l'endroit de rêve où il va pouvoir profiter de moi.

"L'hôtel juste à côté de la boîte. Le Pushka… Ils ont l'habitude…"

Je viens doucement mordiller sa lèvre, caressant une dernière fois son torse avant de murmurer avec un certain amusement contre sa peau.

"Je suis à toi dans cinq minutes. Attends-moi dans le hall."

Je file après un dernier baiser, galopant rapidement jusqu'en coulisse avec pour seule angoisse, celle que mon client du soir se tire sans moi… Je me mords la lèvre, retirant vivement les billets de mon boxer pour les glisser dans un coffre en métal qui porte mon prénom. Je le ferme rapidement, glisse la clé dans une des poches de ma veste en cuir que j'enfile et après avoir rapidement passé un jean, je cours presque jusqu'à l'entrée du club, espérant simplement que mon client s'y trouve encore. Mon coeur cogne dans ma poitrine et j'avoue être soulagé quand je l'aperçois dans le hall, à se battre avec sa veste qu'il tente de fermer. Je recommence à sourire et le plus professionnellement du monde, je me glisse derrière lui, ronronnant doucement pour attirer son attention.

"Je suis là…"

Il fait volte-face et nos regards se croisent, et ce que j'y lis ne me plait pas tant que ça. L'hésitation, le doute… Tout est à nouveau là et les premiers mots qui glissent d'entre ses lèvres ressemblent bien trop au chant de deux cent dollars qui ne termineront pas dans ma poche. Et je ne peux pas me permettre que ça arrive. J'ai besoin de cet argent. J'ai besoin qu'il me cède et qu'il ait envie de moi. Alors je me hisse sur la pointe des pieds et pose mes deux mains sur son torse, le faisant taire d'un long baiser. Volontairement je laisse celui-ci durer, lui laissant le plaisir de redécouvrir le goût de mes lèvres et les caresses de ma langue, traçant du bout des doigts de légers cercles sur le tissu qui recouvre sa peau brûlante. De ce baiser j'espère tuer le peu de raison qui lui reste… J'espère qu'il va simplement céder et ne pas penser au fait que c'est peut-être bien ou mal… Parce que je n'ai pas le temps pour ses dilemmes moraux… Le souffle court je me recule finalement, la bouche en coeur, quand il rend enfin les armes. Mes doigts viennent chercher les siens et lentement, je lui fais quitter la boîte, entrelaçant nos doigts. La porte claque derrière nous et je lui offre un sourire, le tirant vers l'hôtel crasseux qui n'attend plus que nous. Je contemple et surveille presque sa démarche d'homme ivre, me demandant si il sera encore capable de bander quand nous serons au lit… Espérons… Mais à ce que je vois et ce que j'ai pu sentir un peu plus tôt dans le  club… Ça devrait aller pour lui. Je pousse la porte de l'hôtel Pushka, ne plissant même plus le nez de dégoût face à l'odeur de tabac froid et de cornichon au vinaigre qui règne dans le coin. Au loin j'entends une télé qui passe encore une fois la même scène d'un vieux western poussiéreux alors que Maria se tourne vers moi, sandwich aux hargnes entre les doigts, un sourcil haussé quand elle découvre mon client de ce soir.

"C'est pour combien ?
- Il reste pas longtemps.
- Je vois…"

Elle pose son regard sur Steve, le jaugeant avant de soupirer et de fouiller pour me tirer la clé de la chambre numéro douze. Je pose mes doigts dessus mais elle retient la clé, reprenant en russe.

"Si jamais y'a le moindre soucis. Tu hurles. Ou tu casses un truc et je monte. D'accord ?"

Je pousse un soupir et la force à lâcher la clé, souriant doucement alors que je me rapproche de Steve.

"Tout va bien…"


Je lui glisse un dernier clin d'oeil alors que je me tourne vers Steve, lui montrant les clés.

"Tu viens… ?"

Je dépose un baiser au coin de ses lèvres et une fois de plus, je le fais monter à l'étage, ne lâchant sa main que le temps de déverrouiller la porte. Je me glisse à l'intérieur de la chambre aux murs défraichis et au lit sûrement pleins de puces. Je m'installe sur celui-ci, lui offrant un sourire avant de ronronner pour ses beaux yeux.

"C'est cent maintenant et cent après…"

D'un geste faussement innocent je laisse ma veste glisser le long de mon épaule, la découvrant entièrement pour lui montrer que je suis presque nu sous celle-ci et surtout tout à lui. Allez… Juste cent dollars maintenant et ensuite, je te laisse faire ce que tu veux de mon corps. J'écarte les cuisses pour lui et cambre un peu le dos, défaisant déjà mon jean, lui dévoilant mon boxer à paillette porté bien bas sur mes hanches.
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Tiny Steve Obsession
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Jeu 14 Avr - 14:58

❝ Excite me, ignite me
Oh and you know
I miss you, I kiss you
Oh and you know ❞
Black CherryJe me retrouve comme un con dans le hall. Quelques secondes avant, j'avais encore ce délicieux Bucky sur mes genoux, à bouger ses fesses parfaites contre ma trique, et à encourager mes mains à caresser son torse bien dessiné et pailleté, me chauffant comme personne ne me l'avait plus fait depuis des années. Putain ça m'avait manqué. Sentir qu'on me veut. Sentir qu'on a envie de moi. Qu'on me regarde à nouveau comme quelque chose qu'on désire et pas juste... un colloc. Pas quelqu'un qu'on croise à peine depuis des mois, et avec qui on communique basiquement par textos ou mots laissés sur le frigo... Là c'est réel. J'ai de la peau chaude sous les mains, un battement de coeur sous les doigts et pas juste la putain de vibration de son portable, encore et encore. Et sur le coup, je suis tiraillé entre deux choses. L'impression que lui aussi m'a abandonné, que lui aussi a mieux à faire, et l'idée que je suis en train de faire une connerie monumentale. Et...et finalement, la voix qui gagne, c'est celle qui dit que je veux pas être seul. Pas encore une fois. Pas encore une nuit. Je veux juste quelqu'un.

Je pense à tout ça alors que je bataille avec ma veste, mes gestes étant lourds et maladroits, jusqu'au moment où j'entends sa voix. Et j'ai à peine le temps d'ouvrir la bouche que je sens ses mains sur mon torse et ses lèvres sur les miennes. Avant que sa langue ne vienne trouver la mienne et que j'approfondisse ce baiser. Je le veux. Je le veux lui. Avec moi. Maintenant. Il se recule, me donnant simplement envie d'en avoir plus. Encore. Et je le suis alors qu'il me guide dehors, sa main attrapant la mienne dans un geste qui me surprend par son naturel. Ouais... On sort dans la rue où souffle un vent glacé et j'entre avec lui dans l'hôtel qui est effectivement juste à côté. Je plisse le nez en voyant que c'est glauque, et qu'en plus ça sent pas la rose. Il échange quelques mots en russe avec la nana qui a l'air de tenir ce bouge. Je reste planté là comme un con, sans rien piger, jusqu'à ce qu'il reprenne ma main et m'emmène dans un escalier étroit à la tapisserie moche. Je tangue un peu jusqu'à la chambre, où il m'entraîne. Il referme la porte et s'installe sur le lit en ronronnant, et avec un sourire de sale gosse, commence à se deshabiller, et j'ai encore plus chaud en voyant qu'il était torse nu sous son blouson en cuir... Sauf qu'il reparle du prix. Je tâte ma veste et attrape mon portefeuille, cherchant deux billets de cent que je pose sur la table de chevet. Et je le laisse ensuite retomber par terre, trop bourré ou impatient pour le ramasser. Je m'en fous. Je m'en fous tellement. Il y a que lui qui compte. Lui qui a déjà ôté son jean, et qui m'attend, qui m'attend moi et juste moi sur le lit, avec un grand sourire aux lèvres, et écartant les cuisses. Putain il est est beau et j'ai envie de lui. Je laisse retomber ma veste sur le sol, tout comme mes pompes et je manque de me vautrer en ôtant mes chaussettes.

Puis je viens le rejoindre. Tout tourne un peu mais je regarde que lui. Lui avec son sourire à tomber et son corps magnifique qui attend que moi, moi et moi seul. Qui me regarde. Qui me veut. Je souris alors que je viens m'allonger sur lui, jusqu'à ce que mon visage se retrouve en face du sien. Je lui souris, caressant doucement sa joue avant de venir prendre ses lèvres avec envie, ma main glissant dans ses cheveux. Ses lèvres sont douces et sentent la cerise... L'autre se pose sur son torse, avec envie, redescendant jusqu'à sa taille puis sa cuisse, avant de remonter. Mes lèvres ne quittent pas les siennes pendant de longues minutes, m'enflammant à juste l'embrasser, et à sentir ses cuisses contre mes hanches. Puis je commence à bouger contre lui. J'arrondis le dos et roule lentement des hanches contre les siennes, le souffle déjà court. Ses mains se posent sur mon corps, me rendant mes caresses, et je finis par quitter ses lèvres pour lui murmurer

Deshabille moi...

Et mes lèvres se posent dans son cou pour l'embrasser encore et le mordiller avec envie.

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Andréas
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Andréas
Jeu 21 Avr - 11:59

Black Cherry

Baby can you move it round the rhythm, so we can get with 'em.

Maladroitement il tire deux billets de cent qui terminent sur la table de chevet, faisant naître de ce fait un léger rire qui glisse d'entre mes lèvres quelque peu entrouvertes. Si il se voyait… Pataud mais impatient de me posséder. Qui ose te délaisser à ce point là, pour que tu en viennes à me désirer au point que rien n'a part moi ne semble avoir la moindre importance en cet instant ? Qu'ai-je de si séduisant ? Est-ce parce que je suis beau et jeune ? Ou est-ce simplement parce que je lui offre quelque chose qu'on lui refuse depuis si longtemps ? Va savoir… Tout ce que je vois, c'est que maintenant, l'immeuble, le monde pourraient s'effondrer autour de nous, ça ne serait pas important par rapport à la simple idée de m'étreindre et de me prendre dans ce lit. Un autre rire m'échappe quand son porte-feuille et sa veste terminent au sol, rapidement rejoint par ses chaussures et ses chaussettes… Il me veut tant que ça en est presque flatteur. Contrairement à d'autres, je ne crains pas ce qui va se passer, me disant qu'après tout, si il prend le temps de virer ses chaussures avant de me rejoindre, c'est pas pour me prendre ensuite sans la moindre préparation. Lui veut que je lui offre une nuit… Pas une simple baise. Lui veut mon attention, mes lèvres, mes murmures et autres gémissements, mon corps, mes bras… Lui veut de la compagnie. Et ce soir, dans cette chambre crasseuse, je vais lui offrir ce qu'il veut. Je vais le laisser approcher comme je le fais, souriant doucement quand ses doigts viennent caresser ma joue et que nos regards se croisent. C'est ça… Je suis là, je suis là pour toi et à toi… Oublie ce qu'on t'a refusé depuis bien trop longtemps et console-toi en goûtant ma peau ou mes lèvres. Sens mes doigts effleurer ta peau et oublie les autres qui ont pu être dans tes bras. Pense uniquement aux gémissements que je vais t'offrir et à mon corps qui sera tien. Ses doigts se glissent dans mes cheveux et sans hésiter, je lui rends son baiser dont le goût sucré et alcoolisé me fait frissonner tandis que du bout des doigts, je fais un peu plus glisser le blouson loin de ses doigts, lui offrant ainsi un peu plus mon torse qu'il caresse avec envie. Puis lentement, je soupire contre ses lèvres entre deux baisers, frissonnant pour sa main qui dévale mon être jusqu'à ma cuisse que je remonte lentement contre sa hanche. Il sait ce qu'il veut et même si l'alcool embrume son esprit et alourdit ses gestes… Il sait qu'il me veut moi. Alors sans résister, je m'offre à son bon vouloir. Je le laisse goûter à mes lèvres autant qu'il le souhaite, presse mon bassin contre le sien en serrant mes cuisses autour de ses hanches simplement pour lui rappeler que je ne suis qu'à lui et que ce soir, il n'est pas seul. Et doucement, enivré et réchauffé par mon corps, il commence à bouger des hanches contre moi, m'arrachant de ce fait mon premier gémissement qui ressemble plus à un soupir que je tente de retenir. Une expiration d'un plaisir qui fait naître en moi l'étincelle d'un désir. Le début de quelque chose qui me fait fermer les yeux et serrer les cuisses autour de ses hanches pour sentir un peu plus son membre déjà dur contre le mien. Une sensation qui fait frissonner ma peau comme si elle était caressé par un courant d'air frais en été. Mes doigts se posent au creux de ses reins, se glissant impatiemment sous sa chemise que j'ai envie de lui retirer alors que nos lèvres ne semblent plus vouloir se quitter. Il est tout à moi, sous le bout de mes doigts je sens que je pourrais faire de lui ce que je veux mais dans son regard et sur ses lèvres, je lis surtout que je suis à lui. Que par les billets froissés qui traînent sur la table de chevet, je suis à lui. Son Bucky, son compagnon d'une nuit. Ses lèvres quittent les miennes et nos regards se croisent quand dans un murmure il me demande de le déshabiller. Je souris pour lui, laissant mes mains remonter le long de son dos et se perdre dans ses cheveux quand lui vient embrasser ma gorge, la mordillant avec envie, m'arrachant ainsi d'autres gémissements silencieux.

"Oui…"

Tout n'est qu'un murmure qui glisse d'entre mes lèvres à la manière d'un soupir de plaisir. Lentement mes doigts glissent sur son être, effleurant ses vêtements qui sentent encore l'alcool et le tabac, avant de finalement trouver les boutons de sa chemise, que je commence lentement à défaire. Mon souffle se fait plus court au fil de ses baisers, là où mes doigts font glisser avec douceur sa chemise sur ses épaules, les dénudants pour mon seul regard. Dans un froissement discret, celle-ci termine au sol avant que mes doigts ne commencent à caresser ses épaules, puis son dos que je découvre au fil des muscles qui roulent sous mes mains. Ses dents continuent d'effleurer mon cou, me faisant doucement cambrer le dos alors que mes mains caressent ses hanches, terminant ensuite sur la boucle de sa ceinture que j'ouvre. Sans attendre je défais son jean, glissant ensuite mes mains sur ses fesses, faisant d'un même geste glisser son jean sur ses genoux tout en appréciant la fermeté de celle-ci. Des ongles je les griffe, venant ensuite mordiller son oreille avec envie, roulant à mon tour des hanches contre lui.

"Comme ça ? Tu aimes… ? Ou tu voudrais que je vienne te sucer ? T'aimerais ça ?"
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Tiny Steve Obsession
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Sam 23 Avr - 15:02

❝ Excite me, ignite me
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Black CherryL'alcool a ça de génial que là, je ne pense plus à rien. Je ne pense plus à Tony qui ne doit même pas s'être rendu compte que j'étais toujours pas rentré, et qui m'a même pas envoyé un message ,à part peut-être pour me dire qu'il rentrerait tard, ou qu'il dormait au labo, sur le canapé qu'il a fait installer il y a quelques mois. Je ne pense plus à ma baraque où je vis quasiment seul ces dernières semaines. Je ne pense plus au fait que je suis en train de le tromper là, dans une chambre d'hôtel crasseuse, avec un jeune strip teaser que j'ai levé dans un club il y a même pas une heure et qui doit avoir tout juste dix-sept ans. Une demi-bouteille de whisky et tout s'efface. Tout s'évanouit. Je reviens à une réflexion basique : je le veux. Je le veux lui. Je veux le prendre, et le faire gémir. Je veux m'abandonner dans des bras, je veux sentir qu'on a envie de moi, qu'on me désire. J'oublie que je suis maqué. J'oublie qu'il est trop jeune. J'oublie que je le paie. J'oublie les draps douteux et l'éclairage pourri. J'oublie le papier peint moche et l'odeur de hareng. J'oublie même mon prénom. Seules comptent mes mains qui le deshabillent, mes doigts qui courent sur sa peau pailletée et brûlante, mes lèvres qui caressent les siennes, ses hanches qui bougent en rythme avec les miennes et son souffle rapide sur ma peau.

Petit à petit des soupirs s'échappent de ses lèvres cerise, et j'arrive pas à trouver une autre raison que le fait que je lui fais cet effet là. J'arrive pas à m'imaginer qu'il fait semblant. j'arrive pas à m'imaginer qu'il se force. Non. Seul compte les légers bruits qui sortent de sa gorge et qui me donnent encore plus envie. Envie de lui. Envie de lui montrer plus. De le faire crier. De le mettre à genoux sous mes mains ou sous mes coups de reins. Je veux tout ça. Pour lui. Pour moi. J'en ai besoin. Nos regards se croisent et dans ses yeux, je ne vois que moi. Que moi et personne d'autre. Pas de concurrence. Pas de fatigue. Pas de fausse excuse. Juste lui et moi, dans ce lit, avec une foutue envie. Ses mains glissent jusqu'à mes boutons qui cèdent l'un après l'autre, avant que ma chemise ne finisse sur le sol. Ses mains caressent ma peau nue pendant que je reprends mes caresses sur la sienne, embrassant ses lèvres, mordillant sa gorge. Son corps est fin et est parfait entre mes bras.

J'arrondis le dos quand il touche à ma ceinture et que mon jean tout comme mon boxer, libérant mon membre impatient. Je soupire quand ses mains se mettent à caresser mes reins puis glisser sur mes fesses, serrant les dents en sentant ses ongles faire courir de la chair de poule sur mon dos et mes bras. Bougeant un peu les jambes j'arrive à me débarrasser totalement de mes fringues et me voilà totalement nu contre lui. Je me rallonge sur lui, revenant l'embrasser, mordiller sa peau, et j'entends sa bouche murmurer à mon oreille.

Comme ça c'est bien... Juste comme ça...

Je viens ensuite embrasser son torse et son ventre, avant de remonter jusqu'à sa gorge, et déboutonnant son jean, avant de sourire en voyant qu'il a gardé son boxer argenté dessous. Je le débarrasse de son pantalon avant de faire glisser une main entre ses jambes. Je commence à le caresser doucement, puis de plus en plus fort quand je vois que ça lui plait et qu'il s'abandonne. Sans cesser de l'embrasser ma main continue de s'occuper de lui, jusqu'à ce que je vienne passer sous l'élastique, et refermer mes doigts sur son membre dur à la peau douce. Je continue à m'occuper de lui, puis je vire totalement son boxer, le laissant nu lui aussi. Pendant un long moment je me frotte simplement à lui, à son membre, le souffle court, et le plaisir monte déjà. Quand je sens que ça va un peu vite je relève la tête, posant mon front contre le sien.

Tu...t'as ce qu'il faut?

Il murmure que oui, dans sa veste. Je hoche la tête et l'abandonne deux secondes, le temps d'aller chercher ce qu'il faut. J'ouvre l'emballage, l'enfile et viens me rallonger sur lui. Je reprends mes caresses, venant glisser une main entre ses fesses, m'occupant de lui avec désir et envie. Je prends mon temps, savourant chaque seconde, chaque soupir, chaque gémissement, avant de me presser contre lui et commencer très lentement à entrer en lui.

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Andréas
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Andréas
Ven 29 Avr - 20:52

Black Cherry

Baby can you move it round the rhythm, so we can get with 'em.

Obscène comme à mon habitude, je laisse mes lèvres caresser son oreille alors que mes mots eux vont effleurer une partie plus obscure et perverse de sa personne, espérant de ce fait lui voler un autre roulement de hanches ou un murmure tout aussi salace que le mien. Mais à ma grand de surprise, je n'ai le droit à rien de tout ça… Non, j'ai le droit à quelque chose que les autres porcs qui me font écarter les cuisses pour deux cent dollars, j'ai le droit à une espèce de tendresse fiévreuse qui fait rater un battement à mon coeur et fait frissonner ma peau d'une bien délicieuse manière. C'est… C'est peut-être le premier qui ne me répond pas un truc du genre "Ouais, montre-moi donc comme tes lèvres sont belles autour de ma queue, mon coeur.", ou je ne sais trop quoi du même genre… Lui… Lui il veut vraiment que je reste tout contre lui, lui veut juste que je lui fasse oublier sa solitude. Du bout de mes doigts il veut simplement que je le rassure, que je lui prouve que l'on peut encore avoir envie de lui et que celui ou celle qui ne le regarde plus n'est qu'un idiot. Du bout de mes lèvres il veut sûrement que je lui rappelle le goût du plaisir et de l'amour qu'on peut sentir sur la peau de l'autre. Un léger sourire se glisse sur mes lèvres et je cambre le dos il vient embrasser ma gorge, mon torse et mon ventre, soupirant simplement d'impatience quand par contre il vient déboutonner mon jean. Lentement il découvre mon boxer argenté et je ne peux que mordiller mes lèvres d'envie, sentant que lui s'amuse à me voir habillé ainsi, se remémorant sûrement la danse et le début d'étreinte que je lui ai offert dans le club… Peut-être espère-t-il simplement que j'ai autant d'habilité au lit que sur une scène… Ou alors compare-t-il les paillettes de mon boxer à celles qui scintillent sur ma peau ? Je n'en sais rien… Et je dois avouer que bientôt ce n'est plus vraiment important. Pourquoi ça devrait l'être de toute façon ? Il me paie, je me fais bon garçon pour lui et lui offre mon corps. Il n'est personne, juste un client. Même si il est moins vulgaire et plus doux que les autres… Il n'en est pas moins tout aussi alcoolisé et prêt à payer pour un peu de bon temps en ma compagnie. Et est-ce que je lui en veux ? Non. Tout ce que je dis, c'est qu'il ne vaut pas mieux que les autres. Loin de là. Mais je n'ai pas envie de penser à tout ça, je n'ai pas envie de me dire que je me vends à des mecs au mode de vie douteux ou simplement pathétiques… Il me paie peut-être pour faire tout ça, mais je n'ai pas non plus envie de me faire chier à penser à tout ce que je devrais faire fois que je serais rentré… Non… Autant en profiter. Autant apprécier ses doigts qui se glissent déjà sous mon boxer pour caresser mon membre et qui m'arrachent de longs soupirs. Soupirs qu'il fait taire de ses lèvres et de sa langue. Je ferme les yeux et passe mes bras autour de son cou, roulant simplement des hanches contre sa main qui s'active à de douces caresses. Un gémissement ou deux traversent mes lèvres sans que je n'ai réellement à me forcer… Et alors que je me retrouve complètement nu contre lui, à sentir sa peau brûlante contre la mienne, j'oublie tout ça, me consolant en me disant qu'il n'est qu'une âme solitaire qui a besoin de se réchauffer auprès d'une flamme, si faible soit elle. Et ce soir, je suis cette flammèche avec laquelle il joue du bout des doigts… Je suis ce feu-follet qu'il veut embraser et transformer en un brasier ardent qui le consumera. Je cambre un peu plus le dos et écarte les cuisses pour sa main et ses doigts, gémissant doucement tandis que je me laisse posséder et apprivoiser. Peut-être suis-je cette étincelle qu'il conserve et qu'il fait briller entre ses mains. Un feu qui ne demande qu'à exister et brûler entre ses doigts experts. Rapidement la morsure du désir se fait brûlure et j'oublie tout autour de lui, sentant simplement le plaisir se répandre dans mes veines et en mon être avec une rapidité qui me fait tourner la tête. Mais cette transe délicieuse prend bien trop vite fin à mon goût quand il vient poser son front contre le mien, murmurant un retour à la réalité qui me fait fixer ses prunelles avec une pointe de déception. Et pourtant, je fais entendre dans ma voix un sourire qui ne monte pas jusqu'à mon regard, mes dents effleurant à nouveau son oreille alors que pour simplement retrouver la caresse de ses doigts sur mon membre, je roule des hanches.

"Dans la poche intérieure de ma veste…"

J'ai à peine le temps de reprendre mon souffle qu'il me quitte, me laissant frissonnant sur les draps sales. Sa peau, sa chaleur me manquent presque alors que je l'observe faire, me léchant simplement les lèvres comme un gamin devant un paquet de bonbons quand il enfile la capote. Et sans que je n'ai besoin d'un murmure ou d'un froissement de draps, il revient contre moi, me réchauffant de son envie et de sa personne. Je l'attire sans hésiter à moi, laissant nos corps se retrouver dans un frisson qui fait presque siffler l'air entre mes dents. C'est ça… Juste ainsi. Laisse-moi devenir le feu qui réchauffera tes os et ton âme glacés par la solitude, laisse-moi être le soleil que tu chériras cette nuit. Oublie les autres, oublie-le, oublie-la… Ne ressens que moi. Sa main se glisse entre mes fesses et j'ai un léger hoquet de plaisir, roulant des hanches contre ses doigts qui sont si bons en moi. Un juron manque de m'échapper et lentement, je commence à voir des étoiles, me disant que j'avais bien tort. Il est différent des autres. Il est peut-être un peu pathétique mais lui au moins sait y faire. Lui sait comment faire prendre son pied à son partenaire. Un long gémissement m'échappe sans que je m'en rende vraiment compte et c'est que je réalise qu'il entre en moi. Mes ongles griffent sa peau tandis qu'un frisson presque électrique dévale mon échine délicieusement cambrée. Encore, encore… Voilà ce que bat mon coeur dans ma poitrine alors qu'il entre, centimètre par centimètre en moi, m'arrachant un plaisir teinté d'une douleur que j'ai appris à apprécier. Nos souffles se mêlent, nos lèvres se retrouvent et alors que nos langues se caressent, j'étouffe sur sa bouche un léger gémissement quand il commence à bouger en moi. La transe reprend et sans hésiter je lâche tout, refusant de m'accrocher à quoique ce soit à part lui et le plaisir qu'il prend à me posséder dans ce lit. Le souffle me manque et les yeux clos, je gémis de façon indécente à son oreille, marquant son dos de mes ongles et sa gorge de mes lèvres. Sous ses doigts, face à ses coups de reins, j'ai l'impression d'être un peu plus qu'un gamin qui se vend pour un peu d'argent. Entre ses bras, à gémir comme la dernière des salopes, à cambre le dos pour sa queue, j'ai l'impression d'être un amant qu'il n'avait pas vu depuis des années. Un amant qu'il prend avec envie et qui murmure ses "je t'aime" de coups de reins furieux qui font grincer le lit de la chambre. Un amant qui s'offre à lui sans hésiter… Mon coeur hurle ce que je n'arrive pas à articuler, se contractant avec rage pour envoyer mon sang bouillant dans mes veines, me donnant cette fois-ci l'impression de vraiment me consumer pour sa personne. Et sans vraiment que je ne m'en rende compte, je me sens venir peu avant lui, n'ayant qu'un long gémissement pour lui. Puis plus rien. Juste mon souffle court et moi qui revient à la réalité. Je rouvre les yeux et regarde les taches sombres danser sur ma rétine, sentant que ça y est, le moment est passé. Si jusque là je m'étais abandonné à lui, la réalité revient me coller une bonne gifle, me rappelant que si ce moment était sympa, il n'en reste pas moins un client. Un gars qui vient de lâcher deux cents dollars pour le plaisir de venir en moi, ou du moins de s'en donner l'impression. Je soupire simplement quand je le sens retomber maladroitement sur moi, cachant son visage dans mon cou. Un sourire compatissant se glisse sur mes lèvres et lentement, je viens glisser une main dans ses cheveux, me permettant de regarder le radio-réveil sur la table de chevet du coin de l'oeil avant de ronronner doucement pour lui.

"Alors… J'étais à ton goût… ?"

Mon souffle vient caresser son oreille, puis son cou sur lequel je viens déposer un léger baiser, murmurant à nouveau contre sa peau humide et encore chaude.

"Tu sais… Il te reste bien vingt-minutes si tu veux… Je peux encore m'occuper de toi…."
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Tiny Steve Obsession
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Sam 30 Juil - 16:39

❝ Excite me, ignite me
Oh and you know
I miss you, I kiss you
Oh and you know ❞
Black CherryIl est délicieux. Il est comme du miel qui fond sur ma langue, il a le goût d'interdit qui ressemble étrangement à celui de la cerise alors que je prends ses lèvres. Il est jeune et beau à tomber. Il est tout ce que je veux. Il est tout ce que je désire, égoïstement, comme un gamin qui veut un jouet. Une envie brutale et sans explication, sans logique autre que la seule envie de l'avoir pour moi, et pour moi seul. La seule envie qu'il soit à moi et qu'il n'ait d'yeux que pour moi. Qu'il me regarde comme Tony ne m'a plus regardé depuis des mois. Qu'il s'abandonne à moi comme quelqu'un ne l'a plus fait depuis longtemps. Que ses caresses et ses gémissements me rappellent mieux qu'un dictionnaire les définitions de désir et de passion. Contre lui, en lui, je m'abandonne totalement. Je le veux, je le veux à moi, pour moi, à gémir et à soupirer, à se cambrer et me griffer.

J'ai le souffle coupé quand je le prends avec une lenteur délicieuse, le souffle presque coupé tellement c'est délicieux. Oh putain oui. Il est si tendre et si ferme. Le prendre est presque trop puissant et je souffle quelques secondes pour m'empêcher de venir directement. Doucement...doucement... et puis je reprends. Je m'active et souris alors que je l'entends gémir et rouler des hanches pour moi. C'est ça. C'est ça. Prouve moi que je peux encore rendre mon amant dingue. Prouve-moi que c'est pas à cause de moi que mon lit est vide que je m'y couche le soir. Prouve-moi que je peux encore être désiré. Prouve-moi que je peux combler quelqu'un. Prouve-moi... Prouve moi que je suis pas juste bon à être oublié. Sur ses lèvres rouges je cueille autant ses soupirs que de l'assurance. Autant ses gémissements que de la certitude. Montre moi que je peux te faire du bien, et te faire crier. Montre moi... montre moi que je ne sers pas à rien. Montre moi que j'ai de l'intérêt, même un peu.

Il ne répond pas par des mots mais par des roulements de hanches, par ses ongles dans mon dos, par sa tête basculée en arrière et ses cuisses qui enserrent les miennes. Je sais. Je peux encore le faire. Je peux encore satisfaire quelqu'un. Même si j'ai l'impression d'avoir perdu ce droit là au fil des mois. Même si j'avais l'impression d'avoir fait quelque chose de mal et qu'on me punisse par de l'indifférence. Je veux juste ça. Je veux juste qu'on me montre que je suis beau. Qu'on a envie de moi. Et à chaque coup de rein je m'abandonne dans ma connerie magistrale, sentant qu'en même temps c'était aussi une tentative désespérée de me ramener à la vie. De me réveiller. De pas craquer. Je ne m'occupe que de lui, de sa peau pailletée et brûlante contre la mienne, de ses fesses fermes et rondes, de son torse bien dessiné, de ses lèvres cerise. Rien ne compte à part lui. Au fil de mes coups de reins et de mes baisers, je le sens devenir dingue et moi aussi. Je retrouve le plaisir qui monte, violent et puissant, par vagues, faisant trembler tous mes muscles, jusqu'à venir dans un grondement sourd en un dernier coup de reins, peu après lui.

Je pèse un peu plus sur lui quelques secondes avant de me reculer, et je souris en sentant une main dans mes cheveux. Sauf qu'au moment où nos regards se croisent je réalise ce que je viens de faire. Je réalise que c'est pas Tony et qu'on est pas dans notre lit, ou à l'arrière de la bagnole, ou peu importe où. Le sentiment de paix d'après se barre comme des nuages chassés par le vent, me laissant qu'un goût amer dans la gorge. Putain. Putain mais qu'est-ce que j'ai fait... Brusquement, sa main, sa peau me brûlent comme si c'était du métal chauffé au rouge, et d'un regard autour de moi je vois enfin vraiment cette chambre sordide. Et lui. Lui. Une pute. Je viens de me taper une pute. Putain mais qu'est-ce que j'ai fait? Qu'est-ce que j'ai fait? Je déglutis et me retire doucement, pour ne pas lui faire mal, avant de balancer la capote dans la poubelle de la salle de bains. Et j'ai la nausée en voyant que c'est pas la première qui s'y trouve.

Je... c'était...c'était très bien mais je... ça va aller. Tu... tu pourras te reposer ou...faire ce que tu veux...

A peine debout j'ai la sensation que ma peau, sur tout mon corps, porte l'empreinte de ce que j'ai fait. Que ça me brûle. Il faut que... il faut que je rentre. Il faut que je me douche. Il faut... il faut que je m'habille putain. J'attrape mes fringues à la hâte alors que je sens son regard sur moi, toujours allongé sur le lit. Lui s'en fout. Lui a l'habitude, et dans un sens c'est pas normal, qu'il soit aussi détaché aussi jeune. J'ai honte. J'ai honte de m'être abaissé à ça. J'ai honte. J'enfile mon caleçon, mon jean, fourrant mes chaussettes dans mes poches et glissant mes pieds nus dans mes pompes. Je récupère ma chemise, que je prends pas la peine de fermer, et enfile mon manteau.

Je... ça...ça va? Je t'ai...pas fait mal?

Tout ce qui vient de se passer est comme entouré d'une brume, comme si c'était pas arrivé, comme si c'était pas réel. J'ai l'impression que ça lui a plu, mais... putain si en plus je lui avais fait mal? Si en plus j'avais été trop violent avec lui alors que c'est... que c'est qu'un gosse? Je soupire, un peu rassuré quand il me dit que tout va bien et je pars simplement sans rien ajouter. Qu'est-ce que je pourrais dire? Que je laisserais un bon commentaire sur Trip Advisor? Putain. Je sors et tangue dans les escaliers, avant de passer devant la concierge qui me regarde en haussant un sourcil, la clope au bec. Dehors, l'air frais me file une gifle et sans arrêt la même question tourbillonne dans mon cerveau, et hurle sans cesse : qu'est-ce que je vais dire à Tony. Qu'est-ce que je vais lui dire? D'un pas lourd je retrouve tant bien que mal ma bagnole et je me laisse retomber sur le siège. Pourtant, une fois les mains sur le volant, impossible de démarrer. Je me contente de fixer le vide devant moi, avant de commencer à chialer comme un môme. Je suis une merde. Une putain de merde. Toute ma vie j'ai craché à la gueule de ceux qui trompaient leur partenaire, en disant haut et fort que quand on aime on ne trompe pas, que c'est salaud, ou encore que si ça marche plus dans un couple, il vaut mieux arrêter proprement que d'en arriver là. Tout comme je pensais que les mecs qui allaient voir les putes étaient pathétiques. Et ben putain Steve Rogers, en deux heures tu viens de cumuler toutes les tares en faisant la plus belle connerie de ton existence.

Presque par réflexe, j'attrape mon portable et j'appelle Sam. Il est pas très frais, je l'entends au ton de sa voix.

Sam j'ai fait une connerie.
Quoi? T'as planté ta caisse?
Non putain. J'ai fait pire.
Quoi?
J'ai couché avec quelqu'un. Un des strip teasers.
Sérieux?
Mais oui! T'écoutes ce que je te dis! Je...je sais pas quoi faire. Je sais pas... je veux pas rentrer... je peux pas...si Tony...
Ok amène toi. Viens dormir ici et on en reparlera demain au calme.
Merci.


Je balance le téléphone sur le siège passager et je roule jusqu'à chez Sam. Je viens tellement souvent que j'ai un double du bip du garage souterrain et j'y gare ma vieille caisse. Je grimpe à la hâte jusqu'à son étage et je le vois en boxer, m'attendant sur le pas de sa porte ouverte. Il passe son bras autour de mes épaules et à sentir son contact je me remets à chialer comme un gosse. Pendant un long moment je reste contre lui et il me berce doucement, avant de m'emmener dans sa piaule. Il m'aide à virer mon manteau et mes pompes, avant de m'aider à retomber sur son lit. Une fois là je lui raconte ce qui s'est passé entre deux sanglots.

Ok... t'as fait une grosse connerie. Bon. T'allais pas bien. Vraiment pas bien. Tony te manquait, t'étais seul, t'avais trop bu... ok. Maintenant, tu vas dormir, te doucher, manger un petit dej correct et ensuite tu vas rentrer. Tu vas ranger ce qui s'est passé ce soir dans un coin de ta tête et oublier. Plus jamais y penser d'accord? C'était un cauchemar. Un mauvais rêve. Maintenant dors...

Je hoche la tête et ferme les yeux. Le soleil est haut quand j'ouvre les yeux et je grogne en sentant la lumière trop vive. Je suis seul dans son lit, à moitié habillé. Je lutte pour me relever, et tangue jusqu'à la cuisine où je vois Sam sortir une pizza du four, et avoir fait assez de café pour abreuver un régiment.

Hey, voilà la belle au bois dormant! Ca va mieux?
Grognement.
Mange ça, c'est gras et chaud, ça va te faire du bien.
Grognement d'approbation alors que je frotte les yeux, tendant la main pour attraper un morceau de pizza. Reine, ma préférée. Il s'assied en face de moi et mange à son tour.


Mec t'as une sale gueule.
Je t'emmerde.
Moi aussi je t'aime. Une fois mangé t'iras prendre une douche, je te passerai des fringues.


Le repas se passe en silence et après je me traine dans la salle de bains. C'est en voyant les paillettes sur ma peau, dans la douche, que je me rappelle de tout. Que tout était pas un rêve. Putain... J'enfile le jogging moelleux de Sam, et reviens prendre une tasse de café.

Tu vas lui dire?
Je...je sais pas encore. Je vais rentrer.
Ca roule. Je suis là si jamais.
Merci mec... merci...


Sauf qu'au moment où je veux partir, je me rends compte que j'ai plus ma montre. La montre de mon père. Oh putain de merde. Il va falloir que j'y retourne. Que je le revoie...


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Andréas
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Andréas
Jeu 15 Sep - 13:54

Black Cherry

Baby can you move it round the rhythm, so we can get with 'em.

Qu'il est doux de le sentir peser sur ma personne. Un sourire se glisse sur mes lèvres et après avoir ronronné la possibilité de vingt minutes encore torrides, voilà qu'il se redresse, me permettant enfin de croiser son regard. Mes doigts continuent de doucement se perdre sur sa peau tandis que lui réalise enfin ce qu'il vient de faire. En moins d'une seconde, la satisfaction de m'avoir baisé disparait de ses prunelles pour laisser place à ce que ressentent tout mes clients la première fois qu'ils terminent avec moi. Dans ses yeux d'un bleu délicieux, il n'y a désormais plus que de la honte, de la culpabilité et une étrange pointe de tristesse. Sans chercher à le retenir, je le laisse se reculer, plissant simplement le nez quand je le sens se retirer avec lenteur, ne sachant pas vraiment si je trouve ça un poil désagréable ou excitant. Lentement je le sens me quitter et quand lui disparait à la salle de bain pour jeter sa capote; je m'autorise le droit de resserrer un peu les cuisses et d'essuyer à l'aide des draps mon ventre souillé. De la pièce d'à-côté il arrive enfin à trouver le courage de me répondre, et toujours allongé, encore complètement nu, j'esquisse un léger sourire avant de lui répondre.

"Soit… C'est gentil de ta part, surtout quand c'est toi qui me payes… Mais tu sais, ce n'est pas obligé d'être sexuel…"

Peu ont envie que ce ne soit pas le cas… Mais j'en ai eu certains qui aimaient bien ensuite simplement me garder contre eux et me raconter leurs journées, tandis que d'autres m'emmenaient manger un morceau ou boire un verre… Certains aiment terminer dans la tendresse, ceux-ci sont rares et j'ai l'impression que Steve n'est pas de ce genre-là. À peine a-t-il quitté la salle de bain qu'il se rhabille déjà, à la hâte, en bredouillant des paroles qui m'arrachent une moue ennuyé. Soit… Si c'est ainsi qu'il veut terminer… Je ne vais pas lui en vouloir d'avoir envie de fuir… Ce n'est pas rare… Il avait besoin de se changer les idées, de se sentir désiré et si il a obtenu ce qu'il voulait, il s'en veut sûrement à propos du mec ou de la fille qui le délaisse pour son travail ou je ne sais trop quoi. M'allongeant que le côté et prenant appuie sur l'un de mes avant-bras, je pose mes prunelles sur sa silhouette et m'autorise un début de rire.

"Je vais bien, merci… Je n'ai pas eu mal mais si tu avais eu envie que ce soit le cas, je n'aurais pas dis non."


Je vais sûrement trop loin pour lui, car à le voir chanceler sur place avec sa chemise ouverte, j'ai surtout l'impression qu'il va fuir sans un mot… Ce qu'il fait après quelques secondes d'hésitation. Sans un dernier regard, il disparait, descendant rapidement les escaliers pour me laisser sur ce lit, seul, avec l'étrange impression d'avoir eu pour client un mec qui se considère normalement trop bon pour ce genre de choses. Je me rallonge sur le lit, encore nu et commence à fixer le plafond, profitant de cette petite pause pour réfléchir à l'argent que j'ai déjà récolté ce soir. Deux cent rien qu'avec lui, moins ce que je vais devoir à Pieto plus mes pourboires pour avoir dansé… Je n'aurais besoin qu'une ou deux heures au club et j'aurais une bonne paye à ramener à ma mère. Je fais claquer ma langue contre mes dents et me relève enfin, me rhabillant à mon tour. J'enfile ma veste en cuir et mon pantalon, avant d'aller chercher les billets qui m'attendent sur le meuble de l'entrée. Mes doigts se referment sur le papier froissé et c'est là que je remarque qu'il a laissé sa montre avec. Un sifflement m'échappe tandis que je l'attrape, la faisant tourner entre mes doigts.

"Putain…"


C'est au moins un modèle suisse… Peut-être pas le hyper haut de gamme mais le genre qui vaut déjà un bon paquet d'argent et qui a un sacré look de patron. Si je la vendais… Je crois que j'en toucherais assez d'argent pour payer le loyer de l'appartement pour un bon mois ou deux… Mais… À sentir son poids dans mes doigts, à voir la finesse de ses aiguilles et le ronron du mécanisme, voilà que je la passe à mon poignet fin, trouvant que le cadran immense de celle-ci me donne un certain look avec ma veste en cuir et ma peau pailletée. Fier de ma nouvelle acquisition, je recoiffe rapidement mes cheveux et quitte la chambre en roulant des hanches, passant devant Maria comme si de rien n'était avant de retrouver la rue et la fraîcheur de la nuit. Je frissonne quelque peu et presse le pas jusqu'au club, reprenant comme si de rien n'était mon service pour le reste de la nuit.

Quand je termine j'ai l'impression que le jour ne va pas tarder à se lever. Je peine à ne pas somnoler alors que je récupère mon sac et salue le reste des employés, entamant ma longue marche de retour à la maison. Sauf que là, vu l'heure, je m'autorise une cigarette. Je tire dessus plus mécaniquement qu'autre chose alors que j'arrive à la bouche de métro et m'engouffre dans celle-ci, sautant une fois de plus par-dessus le tourniquet avant d'attendre le prochain métro. Quinze minutes. J'en grille une autre, sous le regard du seul clochard du coin qui somnole déjà. J'ai un regard pour lui avant de tirer de ma poche un billet de dix que je viens lui glisser. De toute façon, je ne gagne pas cet argent pour m'acheter des trucs, mais pour aider… Et même si il est vrai que Becca en a réellement besoin, elle est pas la seule à être dans une situation de merde. Le gars remue à peine, pensant peut-être que je viens lui voler un truc. Je ne lui laisse pas vraiment le temps de me remercier ou de me retenir que je grimpe dans le métro qui arrive. Les portes se referment sur moi et heureusement, je suis seul dans le wagon. J'en profite donc pour m'allonger à mon aise et de profiter du silence. Quand j'arrive à la maison, je constate que m'man est déjà plus là, sûrement déjà en route pour son premier boulot de la journée. Je pousse la porte et dépose tout l'argent que j'ai sur moi dans la boîte en métal, pique un morceau de pain dans la cuisine pour manger avant de prendre une longue douche. Et avant d'aller me pieuter, je vais rapidement voir que Becca va bien. Une fois rassuré je m'allonge dans mon lit et coupe mon réveil, me disant que je peux m'autoriser une petite journée de repos.

Pour les deux jours qui suivent, la montre de mon dernier client devient presque un trophée qui ne me quitte jamais. Si je ne la porte pas au poignet, je l'ai dans ma poche, comme pour me rassurer… Elle semble comme un cadeau que mon père, que je n'ai jamais connu, aurait pu me laisser. Un héritage, un semblant souvenir que j'aurais pu conserver. C'est peut-être pour ça que je me refuse à la vendre, en me disant que c'est une prise de guerre à laquelle je m'attache. Une prise de guerre que je ramène même au club les soirs où je travaille, arrachant à Pietro un sifflement admiratif.

"Eh bien ma petite cerise…" commence-t-il déjà alors que je suis dans le vestiaire à me changer, enfilant le très, très court boxer argenté dans lequel je vais devoir passer la nuit.
"Tu t'es trouvé quelqu'un pour t'entretenir… ? Tu l'as sucé combien de temps pour un aussi joli cadeau ?"

Sans lui répondre je viens étaler des paillettes sur ma peau, sursautant simplement lorsque je sens qu'il pose ses mains sur mes fesses. Je montre presque les dents et me retourne, me retrouvant rapidement entravé par une de ses mains qui saisit l'un de mes poignets.

"Pas touche. Et pour ton information, c'est un client qui l'a oublié dans la chambre.
- Donc tu l'as sucé…
- Non.
- Oh pardon, oui… Tu l'as simplement laissé te baiser… C'est vrai que c'est mieux."

Je me dégage et lui montre mon dos, terminant de me préparer. J'entends un rire fuser d'entre ses lèvres, puis quelques mots qui me font frissonner.

"Fais-toi beau… Tu danses dans la cage ce soir."

Il quitte les vestiaires et je pousse un soupir, pas franchement à l'aise. Je glisse rapidement mes doigts dans mes cheveux et peu de temps après lui, pénétrant d'une démarche féline dans la cage au centre de laquelle se trouve une barre. Pietro m'y enferme et la musique se lance. Je ferme les yeux et ignore le public qui doit déjà boire et fumer devant moi tandis que sous les néons roses et bleus, je commence à danser contre la barre, ne pensant qu'à l'argent qu'on voudra glisser entre les barreaux. Les secondes, les minutes filent et entre deux roulement de hanches délicieux, je laisse mes mains courir sur les courbes de mon être. J'entends des sifflements, des mots, une bouteille de l'on ouvre et d'un coup voilà que je me retrouve aspergé d'alcool. Surpris je rouvre les yeux et observe les hommes qui sont là, à gâcher du champagne sur ma personne. Je passe ma langue sur mes lèvres, goûte à l'alcool et m'approche des barreaux, que je viens lécher ensuite, plongeant mon regard dans celui de l'homme qui tient la bouteille. Je gagne l'attention de tout le monde et continue ainsi, ouvrant grand la bouche pour récupérer l'alcool qu'on m'envoie, dans geste indécent. Sous les néons je continue ce jeu, acceptant les billets, les caresses et les mains baladeuses, frissonnant par instant, gémissant par d'autres… Je ne danse plus vraiment, devenant plus un bout de viande. La musique change et je rouvre les yeux, voyant alors au loin une silhouette familière. J'adresse un sourire à celui dont j'ai encore la montre, puis un clin d'oeil avant de reprendre mon show, continuant ainsi pendant encore bien quelques minutes, jusqu'à ce que Pietro décide qu'un autre peut prendre ma place. Après un dernier billet que l'on me glisse, je file, cédant ma place à un autre. On me gratifie d'une claque sur les fesses et encore ruisselant de champagne, je m'approche de mon futur-potentiel-habitué à la mine angoissée. Insolent au possible je me mordille la lèvre tandis que je plante devant lui, les cheveux pailletés des perles de champagne qui ressemblent à une rosée matinale.

"Salut toi… Je ne pensais pas te revoir si vite… Tu sais, tu aurais pu prendre un verre en attendant, au moins te mettre à l'aise… Et profiter du spectacle…"

Je passe une main dans mes cheveux, puis ma langue sur mes lèvres et je lui souris, levant les yeux vers sa bouche que je rêve de venir embrasser.

"Ou alors tu as déjà envie que nous filions au Pushka ?"

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Tiny Steve Obsession
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Tiny Steve Obsession
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Dim 2 Oct - 10:32

❝ Excite me, ignite me
Oh and you know
I miss you, I kiss you
Oh and you know ❞
Black CherryMe voilà à flipper, parce qu'en plus d'avoir trompé mon mec, avec qui je suis depuis presque dix ans, je me rends compte qu'un des trucs auxquels je tiens le plus au monde a disparu. Je l'ai laissé là-bas, dans la chambre d'hôtel miteuse qui sert d'abri pour des putes mineures en manque de blé. Ouais... tout ça. Tout ça. Putain Steve. J'ai l'impression que toutes les grosses conneries que j'ai jamais faites étant ado ou étudiant, je les rattrape d'un coup et en beauté. Putain... j'ai envie de gerber. J'ai envie de gerber parce que j'ai la gueule de bois, et parce que je me dégoûte. Je me dégoûte d'avoir été faible, d'avoir été comme tous ces gars que je regardais comme des animaux, incapables de maîtriser leur bite. Des types que je méprisais parce que pour moi, pour tromper quelqu'un, il faut le vouloir, et j'ai jamais gobé la théorie de l'accident ou du ''le coup est parti tout seul'', alors que là... là quand j'y pense, quand j'essaie de rassembler les fils de la soirée, la première chose qui me saute aux yeux c'est à quel point tout ça est allé vite. J'ai dit oui, j'ai accepté, sans même prendre le temps de me dire si c'était bien ou pas, comme si le diable sur mon épaule avait collé un pain à l'ange pour qu'il se la ferme, et me laisser le champ libre pour la plus belle connerie du siècle. Foutu diable, qui est en train de faire sa crise d'ado à retardement...

Demain. J'irai demain. Là je suis pas en état. J'ai une sale gueule de bois et j'ai trop honte pour revenir de suite à l'endroit où j'ai péché... Alors je rentre. Je crois que je fais trois fois le tour du quartier avant d'oser enfin mettre ma bagnole au garage, et je me grille une clope avant de simplement déverrouiller la porte et entrer dans le couloir. Un pas, puis deux, les jambes tremblantes et le coeur qui tambourine dans ma poitrine.

Tony? Tony t'es là?

Il est à peu près midi et la maison a l'air vide. Est-ce qu'il s'est inquiété de pas me voir rentrer? Surtout que j'ai pas prévenu que je restais dormir chez Sam. Pourtant mon portable m'a donné aucun signe de vie, pas un message, pas un appel. Alors que je m'avance dans ma baraque, tout est dans l'état dans lequel je l'ai laissé avant de partir. Mon verre dans l'évier, ce qui le fait toujours gueuler et s'il était passé à la maison, il l'aurait rangé. Je remonte. Il a même pas dormi ici... et il m'a pas prévenu ni rien. Alors ça y est, on en est là. On en est au point où il se fout tellement de moi qu'il daigne même pas me dire qu'il rentrera, pour pas que je m'inquiète. Et dans un sens... je me suis inquiété pour lui? Non. J'ai peur de sa réaction, mais pas du fait que j'aie pas eu de nouvelles. Enfin, heureusement qu'on avait rien prévu...et j'ai un sourire triste en me disant que ça fait pas mal de temps qu'on a plus rien de prévu... Au final je me reprends une douche, me prépare une cafetière pleine que j'emmène dans mon bureau et bosse.

L'avantage de me plonger dans une pile de copies, c'est que ça me vide la tête, et seules comptent les appréciations au stylo rouge sur les feuilles à carreaux de leurs essais sur l'histoire du droit. Les heures passent, et je suis surpris que d'un coup, il fasse nuit. Je me lève et grimace un peu, jetant un oeil à mon portable toujours muet.

Tu rentres ce soir?

Quelques minutes plus tard, réponse digne de Tony. "Non, trop de boulot. Dors ici. Bonne nuit".

Je soupire et repose le portable sur mon bureau, J'ai eu plus de contacts avec son répondeur ou son portable qu'en vrai depuis des semaines... Et bizarrement... je sais pas, je me sens moins coupable. Un peu. Je me dis que si j'avais ramené quelqu'un alors qu'il était là, en train de bosser, il aurait même pas remarqué que je me faisais quelqu'un à quelques mètres à peine. Est-ce que le souci vient de moi? De lui? De nous ensemble? J'en sais rien... Finalement je grignote un reste de quelque chose, et file me coucher pour ne pas être trop défoncé le lendemain.

Je me suis réveillé plusieurs fois, en faisant des cauchemars. Tony qui me surprenait. Moi qui couchait avec le strip teaser dans un amphi bondé. Ce genre de trucs horribles... c'est un peu défoncé que je me prépare et grimpe en voiture. J'assure mes trois heures de cours, et plusieurs fois j'ai le réflexe de regarder l'heure et je tombe sur mon poignet nu. Putain...elle me manque. Elle me manque cette montre... et avec elle, c'est comme si une partie des souvenirs de mon père disparaissaient... j'y pense toute la journée et à la fin de mes heures, je décide finalement d'aller faire un saut dans ce club dégueu pour essayer de le croiser, ou au moins lui laisser un message. Je me gare, presque honteux qu'on puisse reconnaître ma bagnole dans un tel endroit, et pousse la porte. A peine un pied à l'intérieur et je suis assailli par des vapeurs d'alcool, de parfum bon marché et le rythme sourd des basses dans l'éclairage bleuté. La vache, c'est encore plus kitsch que dans mes souvenirs... J'avance timidement, et je hausse un sourcil en me voyant reluqué par d'autres types comme si j'étais un morceau de viande, m'approchant des pistes pour essayer de le trouver. Même s'il l'a vendue, je suis prêt à la racheter, à n'importe quel prix, il faut juste que je la récupère...

Et c'est là que je le vois. Dans un coin du club il y a une cage, et au moment où il bascule sa tête en arrière je le reconnais. Le gars de l'autre soir. D'un coup, deux émotions violentes se bousculent dans mon esprit alors que je le vois sourire en roulant des hanches alors qu'on l'asperge de champagne : il devrait être en cours et pas là. Et putain il est encore plus sexy que dans mes souvenirs. Mon regard se promène sans honte sur lui, sur ses formes, sur les gouttes de champagne qui roulent sur sa peau pailletée et j'ai le souffle court. Je pensais que j'avais cédé simplement à cause de l'alcool, mais là, totalement sobre, je vois que je m'étais menti à moi-même. Il est toujours aussi beau et j'ai toujours autant envie de lui, surtout quand je me rappelle de ses gémissements pour moi, il y a deux nuits. Putain Steve arrête les conneries. Tout de suite.

Son numéro s'achève et il quitte sa cage sous les regards d'envie de tout le monde, moi y compris. Bordel. Je le vois s'approcher de moi avec un sourire de sale gosse, le sourire qui dit ''je sais que je suis beau, et que tu meurs d'envie de m'avoir juste à toi". Il a raison. J'avale lentement et me force à le regarder dans les yeux.

Je...suis pas venu pour regarder ou profiter... je...voudrais...

Il se lèche les lèvres et je glisse mes mains dans mes poches, pour être sûr qu'elles ne vont pas aller se balader ailleurs.

L'autre soir j'ai oublié ma montre. Je...j'y tiens beaucoup, elle était à mon père. Peut-être que tu l'as gardée ou si...tu l'as revendue, dis-moi juste le nom du prêteur sur gages et j'irai la racheter. T'auras pas d'emmerdes...mais...je dois la récupérer. Elle...représente beaucoup.

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Andréas
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Andréas
Ven 28 Oct - 14:34

Black Cherry

Baby can you move it round the rhythm, so we can get with 'em.

Il est revenu, pour moi, pour mes hanches, pour mon regard, mes lèvres et cet instant de grâce que je lui ai offert entre mes cuisses, dans ce lit aux ressorts fatigués. Un sourire se glisse sur mes lèvres alors que sous l'éclairage des néons colorés, son visage se dessine et semble encore plus soucieux qu'il ne l'était quand il se retirait après être venu en moi. Il a l'air paumé et ça tombe bien. Les gars paumé c'est vers moi qu'ils viennent, dans l'espoir de trouver entre mes bras des réponses ou du moins des mensonges auxquels ils voudraient bien croire. Alors que je me mords la lèvre comme le sale gosse que je suis, je me dis qu'il va être encore simple à attraper, et que même si la culpabilité va lui donner envie de me résister, il finira par céder. Y'a qu'à voir la façon dont son regard croise le mien et ses mains qui terminent dans ses poches. Il a beau dire qu'il ne venait pas profiter du spectacle, me voir dans la cage a suffit à rallumer en lui bien des envies… Pourtant il tente de me repousser, me disant que ce n'est que pour sa montre qu'il est là. Presque déçu, j'esquisse une moue boudeuse avant de croiser mes bras sur ma poitrine, mon regard lui se détournant pour se perdre sur le sol plus propre que l'on ne pourrait l'imaginer en un tel endroit.

"Oh je vois…" est bien tout ce qui m'échappe.

Il ne vient que pour ça. Il n'est revenu que pour cet objet qu'il dit être précieux car elle était à son père. Une pointe de jalousie vient teinter le plaisir que je me faisais de le revoir et de pourquoi pas, lui arracher encore deux cent dollar. Et c'est idiot, parce que je devrais m'en foutre qu'il vienne récupérer sa putain de montre. Je devrais juste lui la rendre et passer à autre chose mais… Mais moi j'ai jamais eu ça. J'ai jamais eu de présents de mon père ou de souvenirs de lui. Non, mon père n'a jamais été autre chose qu'un gars qui un jour a été avec ma mère. Un mec qui est venu, qui l'a vu, qui a été le jour de ma naissance et qui est ensuite allé chercher des clopes pour ne jamais revenir. Alors cette montre, elle aurait pu être un cadeau qu'il m'aurait laissé un jour, en me disant que ça y est, j'étais désormais un homme et qu'il me fallait une montre de grand. Ça aurait pu être ça, mais maintenant… C'est juste un truc que j'ai volé à un client. Mon regard se fait plus triste et après quelques minutes de silence, je croise finalement son regard et esquisse un sourire bien moins convaincant qu'avant.

"Ouais bien sûr, c'est normal… T'as de la chance, je l'ai gardé, elle m'a un peu tapé dans l'oeil et je me sentais pas de la vendre."

Autant être honnête avec lui. Il n'est pas méchant. Je viens doucement poser ma main sur son avant-bras et en me rapprochant de lui, je viens lui glisser au creux de l'oreille un murmure qui j'espère ne sera pas dévoré par la musique qui passe en fond.

"J'ai terminé mon service, retrouve-moi devant la boîte dans cinq minutes."

Je me recule et lui souris une dernière fois avant de filer dans les vestiaires. Rapidement je me contente d'enfiler mon blouson en cuir avant d'attraper la montre que je glisse dans l'une de mes poches. Sans un dernier regard et sans vraiment me soucier de mon apparence, je quitte la boîte et retrouve Steve devant la porte, à m'attendre bien sagement. Je lui offre un grand sourire avant de lui tendre sa montre.

"Tiens. Tu devrais faire attention à l'avenir. D'autres auraient pas hésité à la vendre."

J'attends qu'il la reprenne avant de fourrer mes deux mains dans les poches de mon blouson, soufflant un peu de buée avant de reprendre.

"Je pensais quand même pas te revoir ici… Et même si j'espérais que tu reviennes… J'aurais aimé que ce soit pour… Autre chose tu vois ?"

Bien sûr qu'il sait. Rien qu'en croisant son regard, je sais qu'il n'arrête pas de penser à cette nuit. À ce moment qu'il a eu dans cette chambre avec moi. Ce plaisir qu'il a ressentit en se sachant être désiré, ce moment interdit où il a eu le droit d'être embrassé et caressé. N'aimerait-il pas connaître ça à nouveau ? J'en ai pas l'impression. Il a plus l'air de s'en vouloir, de se dire qu'il est quelqu'un de mauvais pour avoir osé faire ça à son partenaire qui l'ignore pourtant depuis bien longtemps pour qu'il ait été capable de me céder. Je passe une main dans mes cheveux avant de reprendre, n'étant pas réellement sûr de ce que je suis en train d'entreprendre.

"Tu sais, à propos de ce qui s'est passé… T'es clairement pas le premier à faire et ça fait pas de toi quelqu'un de mauvais."

Du bout du pied, je tape vaguement dans une petite pierre qui traînait encore sur le goudron, avant de croiser son regard, un léger sourire au coin des lèvres.

"T'as pas l'air d'être quelqu'un de méchant et je parie que c'était la première fois que tu faisais ça. J'suis sûr que tu t'en veux à mort mais… T'en serais pas venu là si tu te sentais pas aussi seul. Donc bon je sais que.." J'ai un léger rire, me sentant subitement terriblement stupide. "… Que t'as sûrement pas envie d'en parler avec une pute, et que t'as plus envie de rentrer chez toi et de te flageller en disant que t'as fait le truc le plus horrible du monde, mais… Pour ce que ça vaut… Je peux t'assurer que t'es le type le plus correct que j'ai eu comme client depuis un bon moment alors… Dis toi que les torts sont partagés. Si tu en es arrivé à me céder, c'est aussi parce qu'elle ou lui t'a délaissé au point de te sentir misérable."

Ce sont de drôles de mots que j'ai, des mots qui pourraient et qui m'ont déjà valu des gifles, des coups ou des insultes. Des mots que je ferais peut-être mieux de garder pour moi. Mais je sais pas, j'ai comme dans l'idée que pour qu'il me cède à nouveau, il faut qu'il soit un peu plus tranquille avec sa conscience, et peut-être qu'il admette qu'on peut faire bien pire dans la vie que de tromper quelqu'un qui ne nous regarde même plus. Je pousse un soupir avant de reprendre mon air de sale gosse, lui jetant un regard plein de malice tandis que je lui propose, l'air de rien de rester encore un peu avec moi.

"Mais bon… Là j'ai un peu de temps à tuer… Et l'hôtel est juste à côté mais sinon, je connais bien le quartier… Je pourrais te montrer deux trois endroits sympa… Si ça te tente."

Et si tu as un peu d'argent sur toi, bien sûr.
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Tiny Steve Obsession
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Tiny Steve Obsession
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Ven 30 Déc - 21:47

❝ Excite me, ignite me
Oh and you know
I miss you, I kiss you
Oh and you know ❞
Black CherryTu paies. Tu paies ton écart et ta trahison envers ton mec. Tu paies le fait que tu n'as pas été capable de te maîtriser la dernière fois et cette fois la tentation est double. J'ai le poids des remords qui joue un bras de fer avec le souvenir du plaisir que j'ai pris entre ses cuisses, et le match est serré. Après tout ça, il faut pas que je cède encore, non. Il faut que je résiste, que je chasse toutes ces idées sales, qui sont presque exclusivement consacrées à lui, lui très peu habillé, lui la tête inclinée en arrière et mes lèvres sur sa gorge, lui les cuisses serrées contre mes hanches et qui crie mon nom. Tout ça...tout ça a été bien trop bon et trop intense pour que je puisse tourner la page aussi facilement, c'est l'évidence à laquelle je me rends alors qu'il est planté devant moi, à peine habillé, scintillant autant de paillettes que de champagne. Bizarrement je me rappelle les cours de catéchisme quand j'étais môme, où me parlait des saints qui étaient mis à l'épreuve pour tester leur foi. A l'époque je trouvais ça inutile et ridicule, parce que la plus grande torture que je pouvais envisager à l'école c'était de choisir entre le Mister Freeze coca ou schtroumpf, alors que là... là je comprends. Non pas que j'ai de comptes à rendre à un quelconque Dieu, mais plutôt à ma conscience et à l'homme que j'aime et qui partage ma vie. C'est contre eux que je dois lutter, et la tentation n'a pas été envoyée par quelqu'un pour me mettre à l'épreuve. C'est moi contre moi même. C'est pour me prouver que je peux être quelqu'un de bien, ou en tout cas si je peux essayer de le redevenir un jour, malgré cette...connerie. Je comprends à quel point ça serait facile de céder, juste là, de glisser quelques billets dans son boxer argenté et de monter avec lui dans cette chambre crasseuse pendant une heure, et tout oublier. Retrouver dans ses bras les sensations que j'ai perdues de vue depuis des mois et même plus. Faire que des souvenirs redeviennent réalité...mais à quel prix?

Finalement j'arrive à lui expliquer pourquoi je suis là, et ce que je veux, gardant les mains dans les poches et restant à un pas de lui, histoire de mettre une pseudo distance de sécurité entre lui et moi. Truc qui n'est qu'une illusion, mais au moins j'aurais tout fait pour mettre de la distance, littéralement, et réduire les risques. Parce qu'à ce moment mes mains brûlent de se poser sur son torse, et c'est une torture que de se dire que c'est la dernière fois que je le vois, et que bientôt il sera un souvenir lointain que j'enfermerai soigneusement dans un placard dont je jetterai la clé. Un signe de ma faiblesse et de mon échec... Je l'observe alors qu'il baisse les yeux, gêné, et je commence à flipper à l'idée qu'il l'a vendue, qu'il s'en est débarrassé pour acheter de la dope ou je sais quoi et que je vais devoir me lancer dans un parcours du combattant pour la récupérer. Pourtant j'attends, sagement planté face à lui que ses lèvres cerise si douces et que j'ai aimé embrasser encore et encore parlent enfin, disent enfin quelque chose, et m'éclairent sur ce qui va suivre. Est-ce que je vais devoir faire un remake de la Passion du Christ et ses douze stations mais à la place de prières ça sera les boutiques de prêteurs sur gage et les dealers? Avant de soupirer de soulagement, un sourire aux lèvres, quand il m'avoue qu'il l'a gardée. La première éclaircie depuis que je suis sorti de l'hôtel de passe d'à côté il y a deux jours...

Oh génial, vraiment. Merci... sincèrement merci. Je...

Mais avant que j'aie le temps de placer un mot le voilà qui se hisse à mon oreille pour me murmurer de le retrouver juste après. Mais ce qui me marque plus, c'est que le simple fait d'avoir son corps contre le mien, de sentir sa chaleur qui irradie et de sentir l'odeur de champagne et de déodorant qu'il avait déjà la veille, tout ça commence à faire bouillir mes veines et je hoche rapidement la tête, le souffle court.

Ok, à tout de suite...

Il tourne les talons et je me perds dans la contemplation de son cul ferme et arrondi qu'il fait rouler exagérément à chacun de ses pas alors qu'il disparaît à l'arrière. Putain Steve, merde! Ressaisis toi! Je secoue la tête, comme pour chasser les images de tout ce que j'aurais envie de lui faire, avant de sortir l'attendre dehors. J'attrape mon paquet de clopes et m'en allume une, me calmant légèrement en sentant la longue bouffée de nicotine entrer dans mes poumons et les secondes s'écoulent, longues, vides, jusqu'à ce que la porte arrière grince et que je me tourne vers lui. Il a enfilé un blouson et un jean, mais son torse est nu, encore recouvert de paillettes. Je retrouve ma montre, et la fais rouler sous mes doigts, retrouvant l'aspect familier de son poids, le toucher du mal poli par les ans, les aspérités du cuir... Par réflexe et sans vraiment réfléchir à mes gestes je referme le bracelet autour de mon poignet, à nouveau complet, dans un certain sens. J'entends sa voix et je relève à nouveau les yeux vers lui.

Ouais tu aurais pu... et c'est gentil de pas l'avoir fait... Tu devrais... tu devrais enfiler un pull, ça caille là dehors...tu vas attraper la mort...

Pourtant je suis surpris par ce qu'il me dit ensuite. Est-ce qu'il est sincère? Ou est-ce qu'il est simplement déçu de ne pas trouver un client qui a aussi vite aligné l'argent sur la table de nuit pour lui écarter les cuisses?

Je... j'ai déconné en...te suivant l'autre soir et ça...peut pas se reproduire... C'était vraiment bien mais... ça sera la seule et unique fois que tu me verras...

J'ai un léger sourire pour lui avant de me mordre la levre en baissant les yeux, encore une fois comme un gamin quand il me dit que d'autres font ça aussi, et que c'est pas pour autant que je suis une mauvaise personne. J'ai un rire fatigué, qui fait s'élever un nuage de buée devant mes lèvres, alors que je lui tends le paquet de clopes.

J'ai trompé mon mec, et on est ensemble depuis presque dix ans. En faisant ça je lui ai fait du mal. Enfin ça lui en fera quand il le saura...donc oui. J'aurais pu l'éviter et pourtant je l'ai fait. Je suis quelqu'un de mauvais...

J'inspire une longue bouffée et la souffle longuement, les yeux levés vers les étoiles. Je le regarde seulement quand il recommence à parler, et j'avoue que je suis surpris de ce que j'entends. C'est un étrange mélange dans lequel il essaie de me déculpabiliser, il rejette en même temps la faute sur Tony sans rien connaître de notre vie à deux, et finissant en apothéose en disant que je suis le client le plus correct qu'il a eu depuis un bail. Putain mais t'es qu'un gosse...ta place est au lycée, à fumer des joints à l'arrière du stade de foot et à galérer sur tes devoirs d'algèbre...pas à te dandiner devant des mecs assez vieux pour être ton père, et pire que tout, écarter les cuisses pour eux. Non tu devrais pas, et je me sens encore plus sale d'avoir profité de tout ça, et de lui.

Je suis désolé si... tu as du subir tout ça et pour mon mec... même s'il me délaisse, comme tu dis, c'était pas une raison pour...Céder. Sinon c'est le début d'un sale jeu à coups de ''Ouais mais t'as fait ça alors pour me venger j'ai fait ça'' et c'est pas ce que je veux...

C'est bizarre, il reste planté là, les mains dans les poches de son blouson, à se dandiner sans trop savoir quoi faire. Je lui ai dit que je ne recoucherai pas avec lui, et il m'a rendu ma montre alors... qu'est-ce qu'il veut? Qu'est-ce qu'il cherche? Qu'est-ce qu'il attend? Je le regarde quelques secondes, et hausse un sourcil quand je vois son visage se transformer, et reprendre cet air de sale gosse qu'il avait dans la cage, ou sur mes genoux l'autre soir. Un signal d'alarme se met à sonner dans ma tête. C'est dangereux. Trop dangereux et trop risqué. Tu vas retomber dans ses filets, attention...il va te faire tomber, encore, et là tu seras perdu... Je penche légèrement la tête de côté alors que je souffle une nouvelle bouffée de tabac.

Qu'est-ce que t'appelles ''me montrer deux trois endroits sympa''? Si c'est le tour des parkings ou des ruelles où on pourrait... non. Je te l'ai dit je... je veux pas faire ça.

Pourtant je suis surpris quand il s'explique et me propose d'aller manger un bout, pas loin. Ouais...lui et moi mais dans un lieu public...ouais...c'est possible. Je soupire et jette ma clope au loin, luciole lumineux pendant une seconde avant de retomber dans le caniveau dans une gerbe d'étincelles. Je lui désigne ma voiture d'un petit geste du menton.

Allez grimpe, tu vas geler sur place. Tu me guideras jusqu'à l'endoit où tu veux m'emmener...et...pour ce soir, c'est moi qui invite...

On s'approche de ma voiture, je déverrouille les portes et m'installe au volant, faisant ronronner le moteur.

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Andréas
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Andréas
Sam 7 Jan - 13:59

Black Cherry

Baby can you move it round the rhythm, so we can get with 'em.

Je me dégoûte presque à tenter de le retenir. Je m'en veux d'être là, sur ce trottoir, à moitié à poil et au beau milieu de la nuit à lui faire ce coup-là, celui de la pute sympa qui veut pas simplement écarter les cuisses mais qui peut aussi être un compagnon de fortune, le genre avec qui tu peux prendre un verre, discuter et vider ton sac. Face à lui, à frissonner sous mon cuir élimé, j'avoue ressentir une pointe de culpabilité à lui jouer ce numéro en cet instant, à faire le gentil garçon qui baisse les bras pour ce qui est de faire la pute mais qui lâche tout de même rien, et surtout le mec sympa qu'il est. Derrière mon sourire de sale gosse, y'a en vérité un gamin qui s'en veut de lui faire ça à lui, à Steve qu'est pas méchant, qui me cogne pas, qu'essaye pas de me faire des trucs moralement dégueulasse et qui en plus, semble se soucier de ce qui peut m'arriver. Je me sens sale à user de la carte que je sors à tout les clients difficiles que je tente de fidéliser, parce que contrairement aux autres… Lui mérite pas ça. Lui, je ferais mieux de le lâcher et de lui dire d'aller retrouver son mec et d'arranger les choses entre eux parce que c'est encore possible. Je devrais lui sourire, lui donner une tape sur l'épaule et lui murmurer que personne n'est parfait avant de le voir retourner dans les bras de celui qui l'a délaissé. Je devrais, ce serait la bonne chose à faire, mais je suis faible, et j'ai besoin de l'argent qu'il pourrait éventuellement glisser dans mon boxer. Mon sourire se fane un peu quand il me demande ce que c'est, les endroits sympa avant d'être remplacé par un léger rire qui précède un ronronnement que j'adorais lui susurrer à l'oreille.

"Non… Non… Là je te parle d'aller manger un morceau dans le quartier, je connais un endroit sympa pour ça… "


J'ai presque envie qu'il refuse, qu'il me dise qu'il est pas à l'aise à l'idée de se retrouver avec moi autour d'un plat, à faire comme si c'était normal de bouffer en compagnie de la pute qui a sûrement foutu en l'air sa relation avec son mec. J'aimerais qu'il fuit, qu'il soit plus malin que les porcs qui finissent toujours par terminer dans mon lit, mais non. Il est aussi faible que les autres, aussi sensible que tout ceux qui l'ont précédé à mes charmes. J'ai un sourire plus triste, presque désolé tandis qu'il jette au loin son mégot de cigarette, me désignant ensuite d'un geste du menton sa voiture. Pourquoi t'es ainsi ? Hein ? Tu pouvais pas dire non, au lieu de me céder ? Je pince les lèvres, hésitant un instant avant de simplement hocher de la tête, faisant un premier pas vers la luxueuse voiture de sport qui est la sienne. C'est triste. J'arrive pas à me convaincre que c'est une bonne chose qu'il me cède ainsi. J'ai beau me dire qu'il va me payer un repas et que je vais sûrement être capable de lui refiler envie de coucher avec moi, je peine à trouver ça une si bonne chose que ça. Un frisson dévale mon échine tandis que j'ouvre la portière de sa voiture, m'installant à ses côtés sur le siège passager. Je souris en sentant la douceur du cuir sur mes cuisses tandis que la puissance du chauffage balaye au loin mes doutes tout comme mes mèches de cheveux. Un sifflement d'admiration m'échappe là où je lui jette un regard du coin de l'oeil tout en laissant le bout de mes doigts effleurer le tableau de bord, impeccable.

"Eh beh… Tu te fous pas de moi…"


Je croise les jambes alors qu'il fait gronder le moteur m'arrachant un autre sourire. C'est dingue, mais ça me file presque envie de me jeter à son cou. Rien que de sentir les vibrations du moteur jusque dans les sièges chauffants, je me surprends à me dire que j'écarterais volontiers les cuisses pour lui en cet instant ou me pencher vers son membre que je pourrais longuement sucer en guise d'apéritif mais je me retiens, m'installant simplement plus confortablement avant de lui dire où nous allons.

"C'est à deux blocs d'ici, tu pourras pas rater l'entrée."

Je le laisse démarrer et alors qu'on roule, je regarde par la fenêtre, soupirant longuement.

"Ça faisait longtemps que j'avais pas pris la voiture. C'est rare qu'on me laisse grimper pour…" Je m'interromps, réalisant subitement que ce n'est pas forcément l'endroit pour en parler. Qu'est-ce qu'il peut en avoir à faire après tout ? Je resserre un peu les cuisses et esquisse un sourire, préférant terminer ma phrase en un murmure prononcé en russe alors qu'après quelques minutes seulement, je pose ma main sur son avant-bras pour attirer son attention. "Là" dis-je en désignant l'enseigne en néon qui représente un calamar géant rouge. "C'est le restaurant en question. Tu peux te garer le long du trottoir, les flics passent jamais par là… Ils ont trop la trouille de ce qu'ils pourraient y trouver." Je souris et le laisse nous trouver une place de choix non loin de l'entrée et une fois garée, je quitte sa voiture sans me faire prier, attendant qu'il soit prêt avant de venir l'attraper par le bras et l'entraîner avec moi.

"Tu vas voir, c'est un super restaurant… Ils font les meilleures ramens du coin… C'est un vieux couple qui tient le truc…"

Je meuble le silence et fais la conversation, comme si je craignais qu'il puisse s'ennuyer ou revenir à lui et se rendre compte que c'est une belle connerie que de me suivre en ce lieu qu'il ne connait pas. Comme si j'avais peur que parce que je cessais d'attirer son attention et de le détourner du monde réel, il allait réaliser qu'il n'avait rien à gagner à me suivre et à perdre une soirée en ma compagnie… En premier je passe la porte de l'établissement et souris à femme qui au loin me reconnait et écorche mon prénom en s'avançant vers nous. Je commence à échanger quelques mots avec elle alors qu'elle me dirige vers la table que j'ai l'habitude d'occuper, la rassurant à demi-mots sur mon état en lui disant que ouais, le gars qui me suit est correct. Elle acquiesce et sourit à Steve avant de nous laisser. Je m'installe sur la banquette de cuir fatiguée et soupir, conservant ma veste tandis que je laisse Steve découvrir avec plus ou moins de plaisir la décoration étrange de ce restaurant japonais. Ici, pas de trucs pour en foutre plein la vue au touriste, juste une architecture digne d'une cantine de quartier, dont la seule excentricité sont les nombreuses estampes représentant poulpes et calamars dans des situations plus ou moins coquines avec des femmes aux kimonos souvent défaits pour mieux dévoiler la courbe de leurs seins ou l'entre de leurs cuisses. J'ai appris avec le temps à ne plus y faire attention, mais pour Steve, je me doute que ça va produire une ou deux questions dans son esprit. Des questions auxquelles je répondrais si il venait à me les poser. La vieille femme revient et dépose devant nous deux bouteilles de Sapporo fraîches ainsi que deux verres.

"Merci… Je vais prendre comme d'habitude."

Elle hoche de la tête et glisse à Steve un menu, le laissant découvrir la carte tandis que j'attaque ma bière, portant le goulot à mes lèvres pour m'autoriser une longue gorgée de bière. Je me lèche les lèvres une fois désaltéré et repose la bouteille sur la table, laissant mes doigts jouer avec les perles de condensation qui roulent le long du verre.

"Tu peux pas te tromper, tout est bon…"

Du bout des ongles, je tente d'arracher l'étiquette, le regard posé sur l'étoile dorée qui est l'emblème de la bière tandis qu'autour de nous, les rares clients qui sont surtout des habitants du coin ou des travailleurs nocturnes qui viennent chercher en cet endroit un encas du soir. Du bout des doigts, et presque discrètement, je replace une mèche de cheveux derrière mon oreille, osant alors une autre remarque tandis qu'il consulte toujours la carte.

"Tu sais… Je repense à ce que t'as dis à propos de ton mec… Que tu voulais pas le blesser et que tu pensais être quelqu'un de mauvais… " Je prends une légère inspiration. "Tu pourrais aussi ne pas lui dire." Je n'ose lever les yeux vers lui, préférant poser mes prunelles sur l'une des aquarelles en question, représentant un calamar rouge qui tente de kidnapper une femme, qui sabre en main cherche à repousser les tentacules du monstre. "Rien ne t'oblige à le faire souffrir et si ce que tu cherches c'est d'éviter une guerre entre vous à celui qui blessera l'autre, il vaudrait mieux que tu ne dises rien, tu ne penses pas ?" J'observe les tentacules s'enrouler autour de la cheville de la femme et remonter le long de sa cuisses, allant se glisser sous les pans de son kimono. "Tu lui éviterais de souffrir et toi, tu n'aurais juste qu'à oublier la nuit que nous avons passer tout les deux… Même si je commence à dire que t'as pas envie de ça… Pas vrai ?" J'ai un léger sourire. "Parce que si t'es là, à passer du temps avec moi et même à accepter de manger en ma compagnie, malgré la montre que j'ai volé, c'est que t'as vraiment pas envie de rentrer chez vous et de constater qu'une fois de plus il n'est pas là…" Je me tourne enfin vers lui et je croise son regard. "T'en as marre d'être seul, et c'est normal… Personne mérite ça et surtout pas quelqu'un d'aussi sympa que toi."
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Sam 17 Juin - 11:49

❝ Excite me, ignite me
Oh and you know
I miss you, I kiss you
Oh and you know ❞
Black CherryEt voilà. Et voilà que j'ai craqué, que j'ai succombé à son sourire qu'il sait être timide et à sa fine silhouette frissonnante et à moitié avec juste son boxer argenté, ses baskets et son blouson qui a connu des jours meilleurs sur ses épaules. Comment j'aurais pu le laisser là, alors qu'il fait un froid de loup, qu'il a rien sur les épaules, et que s'il rentre, il risque d'avoir à faire des trucs beaucoup moins sympas à des types qui pourraient être beaucoup moins sympas. Je ne saurais pas vraiment l'expliquer mais c'est comme...si j'en étais un peu responsable. Pourquoi? J'en sais rien. La culpabilité d'avoir couché avec lui l'autre soir? Le fait qu'il soit si jeune? Une partie de moi a même l'air de croire que j'ai été le premier et qu'à cause de ça j'ai une obligation envers lui. Des conneries, je sais bien. L'autre soir je me rappelle comme il savait y faire, je me rappelle des regards envieux qu'il m'a lancés, des caresses qu'il a fait courir sur mon torse et des baisers fiévreux qu'on a échangés dans la salle mais aussi dans cette chambre d'hôtel glauque et il n'y avait aucune chance pour que j'aie été le premier. Et pourtant, rien qu'à le voir comme ça, fragile, innocent, perdu, je regrette d'avoir couché avec lui parce que je me sens peut-être même un peu complice du fait qu'il en soit réduit à ça. De continuer à faire tourner ses affaires. Je suis con, je sais bien que je ne suis pas celui qui l'a mis sur le trottoir, mais je ne veux surtout pas tomber dans l'extrême inverse, et me dire que je fais presque une bonne chose vu que je l'aide à ne pas crever de fin sous les ponts. Non, tomber jusque là me filerait salement envie de vomir et je pourrais pas me regarder en face. Justifier le fait de coucher avec un jeune garçon comme lui sous prétexte de l'aider.

Par contre... lui payer un dîner, ça je peux, et en sachant que c'est vraiment lui rendre service, et pas profiter de sa vulnérabilité. On monte en voiture, et j'avoue que je ne peux pas retenir de jeter un oeil à ses fesses fermes enserrées dans ce fichu boxer alors qu'il s'assied à côté de moi, et que je démarre rapidement. Je monte le chauffage une fois installé et l'observe se détendre un peu et arrêter de grelotter, avant de rire doucement quand il siffle en admirant ma bagnole. Je hoche lentement la tête.

Elle était à mon père, elle aussi. Il est mort quand j'étais ado mais il m'a laissé sa bagnole et sa montre. Deux choses auxquelles je tiens énormément. Tu comprends pourquoi je suis venu la récupérer ce soir. C'est pas pour la valeur de la montre mais pour ce qu'elle représente pour moi...

On se glisse dans les ruelles quasiment vides, les boules orangées des réverbères rythmant notre progression dans cette ville qui là maintenant nous donne l'impression qu'elle n'est qu'à nous. Que le monde entier se résume à nous deux, et cette voiture, comme dans ce film de vampires très lent et vraiment sympa où on voit un couple qui erre dans les rues désertées de Detroit au volant d'une vieille bagnole absolument fabuleuse, le tout sur une bande-son à tuer. C'est un peu ça, là, maintenant, un fragment de vie qui pourrait constituer un polaroïd parfait et remplir un roman tout à la fois. Une seconde qui a un goût de siècle tellement cette sensation marque. Seuls survivants du monde... Cette idée me trotte en tête, l'oubliant presque assis à côté de moi, et je manque de me planter de chemin, trop perdu dans mes pensées quand il me dit de tourner. Merde. Je fais entrer mon bolide sur le parking presque invisible et me gare devant le fameux restau, presque sous la vitrine, et j'observe l'enseigne qui montre un poulpe clignotant. Sur le coup, ça semble pas du tout une bonne idée... cet endroit ressemble à... un truc un peu glauque, tout droit sorti d'un film des années 80. Surtout que les mots de Buck me rassurent pas. Et si c'était un piège? Et si au final j'allais pas bientôt me retrouver sur le parking, inconscient et avec un rein en moins? Putain Steve arrête.

Je sors, et contemple la devanture, les couleurs criardes des néons qui se reflètent sur le capot rutilant de ma vieille Mustang, avant de regarder au travers. Un aperçu de normalité derrière sa façade un peu putassière, des tables en formica comme n'importe quel dinner habitué aux noctambules plus soucieux de trouver de la bouffe chaude et un bon café à pas d'heure que de la déco. Pas une succursale de Sodome et Gomorrhe. J'ai à peine le temps de regarder tout ça, de me faire une idée qu'un bras entouré de cuir, le sien, vient amoureusement entourer le mien et m'entraine sans autre forme de procès jusqu'à la porte qu'il pousse.

Je te crois. Mais si je me tape une intoxication alimentaire je saurais à qui me plaindre...

J'ai un léger rire histoire de cacher le fait que je suis aussi nerveux que mal à l'aise et je le suis donc sagement, trop sagement même. Arrive une petite bonne femme, l'archétype de la grand-mère asiatique avec son petit chignon de cheveux gris, son visage qui ressemble à une petite pomme d'hiver ridée, un kimono sombre et confortable et des pantoufles qui cachent ses pieds minuscules. Buck s'avance vers elle et à la façon dont ils discutent, et au sourire qu'ils s'échangent, je vois que c'est un habitué, et qu'elle le connaît bien. Mais du coup ils parlent de quoi en me regardant? De me cuisiner et me transformer en okonomiyaki? Steve. Ta gueule. La petite grand mère nous emmène vers une table dans un coin, tranquille, et c'est seulement en cours de route que je me rends compte que une il y a des poulpes un peu partout, et de deux, qu'ils ne font pas les trucs de poulpe habituels... On dirait les hentai que Tony me montrait quand on était encore deux crétins d'ados attardés qui finissions nos études à la fac. Ca me semble tellement loin maintenant. Tellement que je suis en train de payer à dîner à la pute que je me suis payée l'autre soir. C'est bizarre de le penser comme ça, presque à voix haute si on peut dire. Il y a un fond de musique asiatique un peu criarde, qu'on entend de loin, mélangée au bruit des cuisines. Je m'assieds et l'observe alors qu'il s'installe face à moi, avec l'aisance de ceux qui sont des habitués. Et sans rien demander voilà que la grand-mère nous dépose deux bières perlées de condensation qui annoncent des gorgées bien fraîches à venir. J'attrape le menu plastifié qui consiste en une simple page recto/verso imprimée en bilingue, avec des photos pour les plus crétins d'entre nous, dont moi.Elle s'éloigne ensuite sans aucun bruit, comme si elle flottait sur l'air, et je bois à sa suite avant de me replonger dans la contemplation de toutes ces images aussi dérangeantes que marrantes et fascinantes.

Et alors que je pensais l'entendre me parler de n'importe quel sujet, le voilà qui commence à embrayer sur Tony et notre relation à tous les deux. Je repose le menu et contemple le gamin en face de moi qui commence à jouer les conseillers conjugaux. Garçon, à l'heure qu'il est tu devrais être en train de réviser ta trigo et pas en train de dîner avec tes clients, encore moins à discuter de ses peines de coeur à lui. Et quand je l'entends ma main serre un peu plus fort la bouteille glacée que je tiens en main et secoue la tête.

J'arriverai pas à vivre en sachant ce que je lui ai fait. Ouais ça fait plusieurs mois que je le vois à peine parce que sa boite bosse sur un gros projet mais... ça méritait pas ce que je lui ai fait.

Ouais ça me hante. Ca me réveille la nuit et ça m'occupe la journée, torturée entre le fait que j'ai trahi mon mec, l'homme avec qui je suis depuis plus de dix ans, moi qui m'étais toujours juré de pas être comme tous ces types qui vont voir ailleurs. A l'entendre c'est tellement facile... comme si cette nuit pouvait être un objet sans valeur que je pourrais balancer au fond d'un tiroir, comme un vieux ticket de concert ou un briquet, et que je vais oublier juste parce que je l'aurais décidé. Je soupire et me descends une gorgée de bière bien fraîche avant de répondre enfin.

C'est plus compliqué que ça. Ouais je regrette de lui avoir fait ça et ouais... j'en ai marre de rentrer et voir la maison vide. Mais j'ai choisi d'être avec lui et on a choisi de se faire confiance. J'ai ruiné tout ça parce qu'un soir j'ai trop bu et que mon besoin de pas être seul est passé avant ce qu'on a construit tous les deux...

Ma voix se noue sur la fin, montrant à quel point tout ça me travaille encore et toujours. Heureusement la grand-mère revient et je commandes des okonomiyaki, spécialité de la maison selon elle, avec une salade de chou et du riz frit. Elle repart sans un bruit, comme si elle flottait sur l'air, et je la suis des yeux une seconde avant de me retourner vers Buck.

Et j'ai pas été si sympa que ça... Enfin pour moi je l'ai pas été plus que les autres...

Je me racle un peu la gorge pour me redonner une contenance.

Sinon tu viens souvent ici?

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Mer 20 Sep - 18:46

Black Cherry

Baby can you move it round the rhythm, so we can get with 'em.

Derrière-nous, derrière le comptoir, au fond des cuisines et surement non loin de l'évier, j'entends bols et assiettes s'empiler en un chant aussi familier que l'étrangeté musicale qui passe tout les soirs et qui doit normalement couvrir le bruit des poêles et des fourneaux qui s'activent en cuisine pour permettre au client de savourer rapidement son repas, tandis que je penche la tête sur le côté en entendant Steve se mettre dans tout ses états à cause de cette nuit que nous avons passés tout les deux. Pour lui, je pince doucement les lèvres et détourne le regard, étrangement dérangé qu'il se fasse aussi honnête à ce sujet avec moi. Pire, un frisson étrange dévale mon échine quand il avoue et ose penser que comme tout les autres il n'a été qu'un client de plus, une brute supplémentaire qui s'est glissé entre mes cuisses. Et si l'envie de lui cracher au visage qu'il est presque le premier à être sympa et rongé de remords face à moi, je me retiens, préférant à la place boire une longue gorgée de la bière encore fraîche. Non, à la place, je me fais aussi lâche que lui et croise son regard quand il change enfin de sujet.

"Ici ?"

J'hausse une épaule, soupire légèrement et hésite. Est-ce une bonne idée de lui avouer que oui, je termine souvent mes nuits ici pour dévorer un bol de ramen avant de rentrer chez moi pour mentir à ma mère et lui dire que ouais, j'ai bien mangé au restaurant après mon service. Nerveux, je joue du bout des doigts avec l'étiquette détrempée sur ma bouteille alors que j'élabore pour lui un mensonge, ou plutôt une demi vérité.

"Tout dépends…" Je renifle un peu. "Je viens quand je peux."

Je viens tout le temps. Tout les soirs presque. C'est mon point de chute, l'endroit qui est un refuge. Ici je sais que peu importe le nombre de petites coupures que j'ai dans mes poches, j'aurais toujours le droit à un bol de bouillon et un thé chaud. Ici je sais que c'est l'autre maison que j'ai presque honte de fuir ainsi la nuit. Ici c'est le soutien dont j'ai parfois besoin. Ici c'est comme la maison d'une tante chez qui j'irais me réfugier parce que j'ai besoin d'une heure ou deux pour respirer avant de replonger tête la première dans les galères de mon quotidien. Ici c'est l'endroit où je traine parfois quelques clients pour manger un morceau quand ils attendent de moi plus que les courbes de mon être mais aussi un instant où je vais me faire un confident, ou du moins un interlocuteur à qui ils peuvent confier des secrets qui se perdront dans le vent et les méandres de mon esprit. Voilà ce qui serait la réponse honnête. Voilà ce que je devrais lui dire si je voulais vraiment être honnête avec lui, mais voilà, je suis lâche, ou surement trop méfiant pour trop lui en dire, alors à la place, je mens quelque peu, je façonne une autre vérité pour lui et me contente d'une certaine façon d'esquiver sa question. Ainsi, je détourne le regard et observe ce décor si familier, simplement pour ne pas avoir à étoffer cette réponse un peu sèche, préférant en fait revenir sur ses paroles que simplement laisser la conversation continuer autrement.

"Je sais que je pourrais pas te convaincre du contraire mais…."

Je soupire. J'ai l'impression que ce n'est pas la chose à dire. Pire, j'ai l'estomac qui se noue alors que je suis persuadé de faire une bêtise à lui parler de tout ça. Et pourtant, je reprends.

"Enfin… Je sais que t'as sûrement pas envie d'en parler plus mais…."

Je passe une main dans mes cheveux.

"C'est triste que tu penses être comme les autres. Vraiment."

J'esquisse un sourire bien faible.

"Tu les penses trop bons qu'ils ne le sont, tu sais. Beaucoup ne me parlent même pas, ils se contentent de rudement me prendre quand ils ne me demandent pas de faire des choses dégueulasses avec eux juste pour cinquante dollars de plus."

Un goût amer me reste sur la langue mais je poursuis.

"Y'en a qui viennent à moi juste pour faire prendre vie à leurs fantasmes les plus inavouables. Alors ouais… Quand tu débarques dans ma vie et que tu es hésitant, que t'as des remords et que là t'es même à me dire que t'es comme les autres… J'ai envie de te hurler que t'es le plus sympa de mes clients jusque-là. J'ai envie de te convaincre de ma sincérité et te faire voir que tromper un partenaire négligeant c'est pas la fin du monde. Ca arrive à pas mal de couple et souvent, ça arrive pas par hasard."

Je plante mes prunelles dans les siennes et esquisse un autre sourire, tout aussi pâle que le précédent alors qu'on vient nous déposer devant nous nos plats. En quelques mots, je remercie la serveuse et referme déjà mes mains autour de mon bol de ramen et reste silencieux pour laisser le plaisir à Steve de découvrir les spécialités de la maison, plongeant ainsi mes prunelles dans le bouillon pour regarder danser à la surface de celui-ci quelques légumes et autres morceau de boeuf bouillis.

"Allez… Bon appétit… Tu me diras."
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Lun 26 Mar - 21:45

❝ Excite me, ignite me
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Black CherryQu'est-ce que tu fais Steve... qu'est ce que tu fais? Tu te croyais un gars bien? Tu te croyais un mec exemplaire, qui habitait dans ta maison d'enfance, conduisait encore la vielle voiture de ton père, et avait une vie rangée et heureuse avec ton amour de fac? Tu croyais être un modèle? Quelqu'un qui pouvait se permettre de juger les autres parce que tu étais irréprochable? Le genre de couple, et de mec qu'on admirait, et qu'on enviait. Tu le sais. Tu le sais bien. Le prof canon et sympa que tous les élèves rêvent d'avoir, le mec qui fait des pancakes à son petit copain le dimanche matin et qui pense à prendre les fringues du pressing ou ramener des fleurs fraîches pour la table du salon. Tu étais ce mec là. Tu l'étais pendant longtemps, et t'as dérapé. T'as tout foutu en l'air comme une belle sculpture de cristal qui trône sur une étagère, parfaite, irradiant de lumière, et qui pourtant en une seconde peut s'éclater sur le sol dans un bruit de tonnerre, et exploser en répandant partout des débris scintillants mais coupants. Ta vie est comme cette sculpture. Tout a basculé. Tout est brisé, et tu sais que tu peux t'appliquer autant que tu veux, passer autant d'heures que tu voudras dessus, tu ne pourras jamais tout recoller. Et ta vie ne reviendra jamais comme avant. Tu es devenu comme un, un de ces types que tu jugeais en haussant ton sourcil bien dessiné, et en lançant un regard dédaigneux. Quand on veut on peut. C'est trop facile de céder à ses pulsions. Vaut mieux rompre si on en arrive à ce point là... oui toutes ces belles phrases ont jailli dans ton esprit, et tu y croyais, dur comme fer. Sauf que maintenant... maintenant tu essaies plus de te racheter toi même que de te racheter auprès de ce pauvre gosse que t'as sauté la nuit dernière et à qui tu paies un diner. Maigre consolation...comme envoyer des crayons de couleur en Afrique aux gamins qui meurent de faim.

Je secoue la tête pour chasser cette voix horriblement énervante, énervante surtout parce qu'elle a raison. J'essaie maladroitement de me racheter, auprès de lui mais surtout auprès de moi...

J'ai dû passer devant une bonne centaine de fois sans vraiment y faire attention. Un peu comme les épiceries des pakistanais ou les trucs de retouches de fringues... Ils sont là, mais on passe à côté sans les voir. Enfin si c'est aussi bon que tu me le dis, je reviendrai peut-être...

Un mince sourire sur mes lèvres fatiguées, alors que je frotte mon menton mal rasé du bout des doigts. Je n'ose même pas le regarder, parce qu'il me rappelle trop la connerie que j'ai faite, que je porterai toujours avec moi. La tache indélébile sur ma petite vie tranquille, et sur ma conscience surtout... Je bois une gorgée de bière fraîche, savourant sa pointe d'amertume sous ma langue avant de l'avaler. Pour meubler le silence qui s'installe. Pourtant, comme s'il avait pu lire dans mon esprit, comme si ma bouche s'était ouverte pour répéter ce que hurlait mon cerveau, et je me fige, presque pris en faute, en flagrant délit de mensonge. Même si ce qu'il me dit est le contraire, et que je n'arrive pas à le croire.

Les mecs bien trompent pas leur petit copain avec qui ils sont depuis la fac...

Pourtant il continue et je me sens pâlir à l'entendre me raconter presque comme si de rien n'était son quotidien de...de gigolo, et encore j'ai l'impression que ce terme, ces quelques syllabes sont encore trop entourées de glamour et de paillettes pour refléter ce que lui vit. Je me mords la lèvre, me sentant coupable d'avoir participé à ça, moi aussi. D'être comme les autres, un des autres même s'il me dit le contraire. Jamais je n'aurais dû faire ça... pauvre gosse. Il devrait être à la fac, et bosser au McDo comme tous les ados fauchés, ou dans une station service ouverte toute la nuit, à lire des magazines de cul entre deux cafés servis à des routiers noctambules. Je me déteste parce que je fais partie du genre humain qui lui fait ça, qui l'oblige à ce que sa vie soit ainsi, un objet de plaisir, et même plus un être humain. Ma voix n'est qu'un murmure alors que j'essaie de répondre quelque chose, à tout prix, après sa tirade. Pour lui montrer que je ne m'en fous pas. Que je suis quand même un être humain, enfin c'est ce que je crois.

Je suis désolé, vraiment... tu... je sais que t'as pas le choix mais... c'est moche. Je veux dire...

Je passe nerveusement ma langue sur mes lèvres en soupirant et m'écarte un peu quand la serveuse pose nos plats sans un mot. Je la remercie et la suis du regard alors qu'elle s'éloigne de notre table, et essaie de retrouver le fil de mes idées pour reprendre là où j'en étais.

Je...prends pas mal ce que je vais te dire mais... tu devrais pas avoir à subir tout ça... et je... suis désolé d'en avoir fait partie. Vraiment...

Je lève le bol de ramen à mes lèvres et bois une gorgée de bouillon, délicieux, avant de me rendre compte que tout ça m'a coupé l'appétit. Alors je repose le récipient de faïence et reprends une gorgée de bière avant d'oser lever les yeux vers lui.

Tu es étudiant en quoi?

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Andréas
Ven 30 Mar - 11:54

Black Cherry

Baby can you move it round the rhythm, so we can get with 'em.

L'odeur du bouillon, de la viande et des légumes m'enveloppe, se faisant un fumet délicieux qui réveille mon estomac déjà affamé, créant autour de nous, un subtil mélange des saveurs, une harmonie délicieuse qui étrange apaise cette conversation que Steve semblait ne pas vouloir, lui faisant de ce fait ravaler honte et remords qu'il n'arrive pas à gérer et qui ne fait que faire croître en mon coeur juvénile qu'une empathie certaine pour cet homme dont la seule erreur fut de chercher à panser ses plaies en ma compagnie plutôt que de se forcer à continuer à penser que cette relation dans laquelle il se trouve ne le rend pas malheureux. Pour lui, qui face à son bol de ramen et sa bière entame une flagellation silencieuse dont je peux observer le déroulement dans ses prunelles pourtant si belles quand elles ne sont pas voilées par la culpabilité et un dégoût certain qui ne devrait pas exister quand avec moi il se trouve, loin de cette relation qui visiblement le ronge de l'intérieur. D'entre mes lèvres, il glisse un soupir qui n'a rien de notable ou de bruyant, n'étant rien de plus en réalité qu'une expiration de plus tandis que Steve se répand en excuses qui me font grimacer et presque grogner là où de mes baguettes, je cherche à attraper un morceau de radis blanc qui flotte au milieu du bouillon et de la viande.

"Arrête Steve. Personne ne m'oblige à faire ça tu sais. Et c'est pas si mal."

C'est un demi-mensonge qui m'échappe là, une vérité que je couvre d'une couche sucrée bien plus facile pour lui à avaler, juste histoire qu'il cesse de m'expliquer ô combien il s'en veut d'avoir payé pour mes services et d'avoir participé à la destruction pourtant inéluctable d'une virginité et d'une soit-disante pureté qui n'ont de toute façon plus grande valeur dans ce monde. Dans un silence relatif, alors que je porte à mes lèvres un légume que je dévore bien rapidement, je balaye de ce fait au loin les doutes et angoisses d'un adulte qui ne devrait pas ainsi se faire la petite chose qu'il faut rassurer en cet instant et qui pour ne pas insister, préfère changer de sujet, me posant ainsi une question personnelle qui loin de me déranger, me fait lever à nouveau les yeux vers lui.

"Etudiant ?"

La bouche pleine, j'écorche ce mot avant d'avaler et de m'essuyer les lèvres d'un revers de la main tandis qu'en silence, je considère un instant de lui mentir, afin de ne pas faire chanceler un peu plus ses espoirs et sa personne, étrangement conscient que si je lui avoue ne pas être majeur, il va paniquer un peu plus et surement me planter au milieu du restaurant, mais pour une raison qui m'échappe, voilà que d'un sourire, je me fais honnête envers lui, poussé par l'envie peut-être de ne pas créer pour lui un cocon de fantasmes qui pourraient au final n'être qu'un carcan qui le garderait bien loin de moi. Alors que je repose mes baguettes sur le bord de mon bol, je me racle la gorge, prenant une rapide inspiration pour me donner la force nécessaire de correctement prononcer ce prénom qui semble vouloir rester au chaud dans ma bouche.

"Steve… Je… Je ne suis pas étudiant. Je n'ai littéralement pas l'âge de l'être. En fait…"

En fait il est dur de lui dire ça. Il est si compliqué de lui faire entendre que je ne suis qu'un gamin qui vend son corps sans que sa mère le sache pour payer les frais médicaux de sa petite soeur. Et en vérité, je me sens horrible de devoir lui imposer ça, mais pour le bien de ce qui pourrait arriver par la suite, je me dois d'être honnête, d'être plus qu'une simple pute qu'il se paye pour ne pas être seul quand sa moitié l'abandonne pour une carrière qui ne sera jamais là comme lui l'est, mais pour devenir un confident, un ami de la nuit presque, qui n'est pas juste là pour écarter les cuisses pour lui mais qui peut aussi se faire cette présence dont il peut avoir besoin quand il en a assez d'être seul.

"Je n'ai pas encore terminé le lycée."

Je tente de lui offrir un sourire, espérant que celui-ci l'empêche de complètement paniquer, mais voyant l'éclat qui soudain apparait dans ses iris, je me retrouve à ajouter bien rapidement, faisant de se fait s'entrechoquer les syllabes sur le bord de mes lèvres.

"Mais je suis en dernière année hein ! L'année prochaine je devrais entrer à la faculté si tout se passe bien."

Nerveusement, je reprends mes baguettes et commence à jouer avec les morceaux de viande et les légumes qui flottent à la surface de mon bol, baissant le nez en réalisant que je vais le perdre pour de bon, et que mon seul client à peu près appréciable va disparaitre juste parce que je suis soit-disant trop jeune.

"Et ça change rien tu sais… Une année de plus ou de moins… Honnêtement, c'est pas si important. En plus, j'étais consentant et… C'était bien. Entre nous. Donc… S'il-te-plait… Ne commence pas à t'en vouloir et à dire que ce n'était pas bien ou je ne sais pas quoi. De toute façon c'est fait et ressasser ça n'apportera rien. Tu vas juste en souffrir et… Je n'ai pas envie de te voir te torturer pour quelque chose qui n'est pas bien grave. Tu n'allais pas bien, il te délaissait et… Ca te rendait malheureux. Tu peux pas t'en vouloir pour ça Steve. T'es pas le seul fautif dans cette histoire. Certes c'est pas beau de tromper la personne avec qui on est en couple mais… On peut comprendre. C'est humain. Ca arrive de faire des erreurs. Faut simplement apprendre à être indulgent avec les autres, et surtout avec soi-même."

Je tente à nouveau de lui sourire, buvant à mon tour une gorgée de bière pour mieux venir lécher mes lèvres avant de reprendre.

"J'aimerais que tu entendes ça… Mais… Je comprends que tu n'y arrives pas."

J'entends que ma parole n'a pas de valeur, surtout quand je me fais passer dessus par ceux qui ont l'argent pour se permettre de souiller l'intérieur de mes cuisses.
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Mer 11 Juil - 12:32

❝ Excite me, ignite me
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Black CherryLa conscience est une connasse quand elle veut. Elle qui s'est toujours assise dans un coin de ma tête, à ronronner de satisfaction comme un gros chat près du feu, les yeux mi-clos et le sourire de Cheshire aux lèvres. Elle était bien jusqu'à présent, n'ayant rien à faire et rien à dire, me laissant vivre ma vie de bon garçon et ne relevant la tête que de rares fois pour faire ses griffes dans les coussins en signe d'avertissement. Mais là... là elle est en train de lacérer le canapé, d'éventrer les coussins, et de déverser tout le rembourrage partout, d'arracher les rideaux et de feuler comme un tigre furieux. Oh oui elle est outrée que je lui ai fait un coup pareil, moi qui l'ai habituée à toujours être un gentil garçon et elle est en train de me le faire payer. Cher. Bordel ça fait mal... et ce qu'il continue à me dire n'aide en rien. Bien au contraire. Je n'arrive pas à le croire quand il tente de me dire que c'est pas si mal de faire la pute. Sérieusement? Bien sûr que c'est horrible. Un gamin comme lui, surtout aussi jeune... jamais ça ne devrait avoir à faire ça... que certains types lui passent dessus, tirent leur coup et claque la porte en laissant quelques billets sur la table de chevet. Qu'il vive ça bien que des inconnus viennent se glisser en lui, et surtout, à ce qu'il me dit, n'ont pas toujours les meilleures manières...doux euphémisme. Il peut pas me dire ça... même si c'est pour essayer de me racheter. Il devrait pas... il gagne rien à faire ça...

Alors j'essaie de détourner la conversation, de prétendre quelques minutes que tout ça est normal, que c'est un simple repas entre gens qui se connaissent et s'apprécient, et pas la bouffe d'après baise. Comme si en changeant de sujet je pourrais oublier qu'hier encore j'avais enfoncé ma queue dans ses fesses juvéniles et que moi aussi j'avais laissé de l'argent sur la table de chevet. Hypocrisie Steve... mauvaise foi... ma conscience me répète ça sans cesse, comme ce tableau qu'on avait vu dans une expo, une femme nue sortant d'un puits et munie d'un fouet, qui hurlait sur le spectateur en s'avançant vers lui. Elle est là, et pas prête à apaiser sa colère épique... Sauf que là où je pensais trouver une échappatoire c'est le coup de grâce. Et moi qui n'avais déjà plus faim je compte presque les secondes de silence qui passent, glaçantes, alors qu'il a l'air de réfléchir. Mais à quoi tu veux réfléchir? C'est pas compliqué pourtant! Socio, psycho, arts, quelque chose! Mais plus ça passe plus je n'aime pas ça, quand il repose ses baguettes et se racle la gorge. Oh non. Putain non. J'arrive tout juste à reposer ma bière avant qu'elle ne me glisse des mains et mon sang se glace en entendant la suite. Non. Non pitié non... Mon coeur se met à tambouriner sur ma poitrine alors que je m'agrippe à la table, comme si c'était le dernier rempart à la réalité, la dernière chose à laquelle je pouvais me raccrocher alors que tout autour de moi part en vrille. Putain. Putain. Je me suis payé une pute. Et en plus il est mineur. Oh putain de merde... de merde...

Mon coeur tape tellement fort que j'entends vaguement ce qu'il dit, comme si j'avais la tête sous l'eau. La seule chose c'est le regarder fixement, sans bouger, juste lui, en face de moi, si beau et si jeune, qui me sourit comme si de rien n'était alors que rien ne va, et qui papote, reprenant ses baguettes et piochant dans son bol. Ses mots sont là, étouffés. J'entends par bribes les termes de consentant, souffrir, torturer, te rendait malheureux... pas à t'en vouloir... humain... erreurs. Il... il me réconforte alors que ça devrait pas être son rôle, dans une attitude tellement... tellement quoi? Protectrice? Encourageante? Et le pire c'est que je ne sais pas ce qui se cache derrière sa voix douce et ses mots compatissants. L'envie de vraiment me persuader que ce n'était rien, que je ne suis pas la magistrale merde que je suis devenue en couchant avec lui, ou simplement s'assurer que je reviendrais, pour avoir une rente quasi à vie? Mes mains tremblent mais je ne lâche pas la table.

Pourtant il le faut. Je me relève lentement et sans même le regarder, balance un ''Je... je reviens" avant de tanguer jusqu'aux toilettes. Autour de moi tout tourne, et mon coeur tambourine encore tellement fort... je suis dans une bulle, je suis encore bourré alors que j'ai bien décuvé. Je suis perdu. Un mineur. Une pute et un mineur. Je me déteste. Je me déteste comme jamais, et en plus, à cause de ma queue et mon égoisme, je risque ma carrière! Si ça se sait, c'est mort. Et j'aurais vraiment tout perdu. Tony. Mon boulot. Tout. J'erre comme un déchu dans les limbes et aperçois enfin le néon avec le symbole des mecs. Je pousse la porte puis celle de la première cabine vide, et je me laisse retomber à genoux devant la cuvette, avant de me mettre à vomir tout ce que je peux, le front couvert d'une sueur froide. J'ai merdé. Merdé de façon olympique. Prodigieuse. Magistrale. Pour une fois que je merde, je fais les choses bien on dirait... et mon corps est secoué d'un nouveau spasme et je rends de la bile amère avant de me mettre à sangloter, agrippé à la cuvette presque propre.
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